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Au Nord-Kivu, un Noël difficile et angoissant

RDC-ACN

Le camp de déplacés Kanyaruchinya à Goma

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Paulo Aido - publié le 17/01/25
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Missionnaire en République démocratique du Congo (RDC), le père Marcelo Oliveira s’inquiète des milices venues des pays voisins qui sèment la peur et l’angoisse dans la population. "Elles veulent massacrer la population, s’emparer des terres et exploiter les ressources naturelles", dénonce-t-il.

La fête de Noël a été particulièrement difficile pour la population du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), qui vit dans la peur et l’angoisse en raison de la présence de groupes armés opérant près de la frontière avec le Rwanda. Dans un message envoyé l’Aide à l’Église en détresse (AED), le père Marcelo Oliveira, missionnaire combonien portugais en RDC, accuse les milices de "vouloir massacrer la population, s’emparer des terres et exploiter les ressources naturelles".

Le prêtre, qui vit dans le pays depuis plusieurs années, évoque des massacres et une population en fuite. "Beaucoup de personnes ont été déplacées. Certaines de ces communautés sont devenues des villages fantômes et les gens ne peuvent pas accéder aux choses les plus élémentaires", a-t-il écrit à l’AED. Le missionnaire met notamment en cause l’un des groupes armés, le M23, dont les rebelles, selon de multiples sources, seraient soutenus par le Rwanda, et qui "continue de massacrer et de torturer les gens qui vont d’un endroit à l’autre".

1,7 million de personnes déplacées dans le Nord-Kivu

Le pays voisin, l’Angola, a tenté de négocier un accord de paix entre le Rwanda et la RDC, mais n’a malheureusement pas réussi. Le père Marcelo se demande ainsi si le Rwanda boycotte volontairement les sommets sur la paix : "La dernière réunion aurait dû avoir lieu le 15 décembre, mais elle a été annulée parce que le Rwanda ne voulait pas y participer. Il cherche toujours des raisons pour ne pas participer et ainsi la guerre continue indéfiniment", déplore le missionnaire.

Chaque jour, "nous entendons parler de personnes en fuite et de femmes et d’enfants maltraités", poursuit-il. Un état d’anxiété constant qui ne s’est même pas arrêté pour Noël, une période traditionnellement respectée comme un temps de paix : "Noël est normalement une période de tranquillité, de paix, de joie et de fraternité, de réunion familiale, mais pour ces personnes, ce fut une période très difficile, une période d’angoisse, car elles ne savaient où rester, où fuir, et elles avaient peur à cause du manque de volonté politique de changer la situation", assure plus loin le missionnaire. "Le problème ne vient pas du peuple, mais du Rwanda qui continue à vouloir massacrer la population congolaise, à s’emparer des terres et à voler les richesses naturelles du pays." Pour mémoire, on estime qu’environ 1,7 million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu, et plus de sept millions dans l’ensemble du pays en raison des conflits armés.

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