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Quelque 16 heures de train pour parcourir 1.519 kilomètres… Nay El Helou n’est pas près d’oublier son week-end du 14 décembre. Avec plusieurs autres jeunes de toute la France, dix Scouts et Guides de France et dix Eclaireurs et Eclaireuses Unionistes de France – scouts protestants, la jeune franco-libanaise qui vit près d’Angers, est allée chercher à Vienne la Lumière de la Paix de Bethléem, pour la rapporter dans sa région afin qu’elle soit ensuite redistribuée par les scouts dans les paroisses, les écoles etc.
Une aventure exceptionnelle à laquelle la jeune fille "attachée à la paix et très sensible à l’injustice dans le monde" souhaitait participer. La réponse positive à sa lettre de candidature lui est parvenue quelques jours seulement avant son départ. Seule de la région angevine, elle a rejoint le groupe à Paris, chemise rouge et foulard autour du cou, puis a gagné la capitale autrichienne par le train de nuit. Là-bas, la Lumière de la Paix de Bethléem leur a été remise par des scouts autrichiens. C’est dans ce pays qu’est née cette initiative, en 1986, quand une radio autrichienne de l’ORF rapporta de Bethléem une flamme allumée, puis la distribua à la population en signe de paix. Cette démarche fut rapidement relayée par les scouts autrichiens. Depuis, chaque année, ce sont eux qui vont chercher la “Lumière” dans la grotte de la Nativité, à Bethléem. Elle se présente sous la forme d’une petite bougie allumée, abritée par une lanterne spéciale.
Propager partout la lumière
Dès leur retour à Vienne, ils remettent la flamme aux scouts de plusieurs pays d’Europe. Pour la France, ce sont les Scouts de France et des scouts protestants qui en font le relais, puis la rapportent dans leurs régions afin qu’elle soit transmise pendant tout le temps de l’Avent et jusqu’au 2 février fête de la Présentation au Temple, à leurs paroisses, les établissements scolaires, des sans-abris, des Ehpad etc. au cours d’une célébration dédiée ou à la faveur d’une messe dominicale.
D’ailleurs, au retour, au cours d’un transit en gare de Munich, Nay et son groupe étaient attendus par des scouts allemands qui s’apprêtaient à la partager à leur tour. "Et à la gare d’Angers, des unités de Sarthe et de Mayenne étaient là pour récupérer la lumière", complète la jeune fille, très touchée par ce week-end : "Là-bas, on ne parlait pas tous la même langue… Mais on se comprenait, car on partage le même langage de paix", assure cette élève de seconde avec douceur et détermination.
De confession maronite, Nay a été "confirmée et baptisée en même temps" à l'âge d'un an. Puis, comme beaucoup d’adolescents, après avoir suivi la catéchèse dans sa paroisse catholique, Nay a pris ses distances avec la foi. Un éloignement provisoire… car dès la classe de 5e, survient un premier déclic, lors d’un voyage au Liban. "Des amis qui ont une grande foi m'ont parlé de saint Charbel". Elle apprend qu’une de leur voisine très malade a été sauvée par le saint. Un “miracle” qui marquera durablement Nay, qui intègre les Guides de France à l’âge de 13 ans. Le deuxième déclic se joue lors d’une conversation "avec une copine très croyante". Bouleversée, celle qui est aujourd’hui devenue Caravelle se rapproche de Dieu et vit pleinement son engagement scout. Jusqu’à cet événement de la Lumière de la Paix de Bethléem.
Une célébration œcuménique
Dès le retour à Angers dimanche 15 décembre, Nay a été accueillie dans une paroisse de la ville pour la partager à son tour. Cette célébration œcuménique a rassemblé près de 700 scouts. "On avait invité des représentants des Églises maronite, protestante et orthodoxe, et aussi des représentants des Scouts unitaires de France et des Scouts d'Europe", précise-t-elle. Dans les prochaines semaines, Nay a également prévu de partager cette “Lumière” avec des Musulmans et à la synagogue.