Quel beau mot que « communier », il comble celui qui le prononce. Il a une double étymologie : Cum unio, union commune et communire mettre en commun, ou bien cum munire, munire voulant dire fortifier. On est plus fort à deux ! Aucune autre religion ne nous laisse cette faculté de communier avec Dieu et de faire de la relation avec lui une relation concrète, à cause de son Incarnation. Préparé par l’ancienne Alliance et le don de la Loi avec les sacrifices et les repas sacrés, seul Jésus comble le désir de l’homme de communier en nous faisant participer à la nature divine. Déjà communier signifie vivre le commandement d’amour avec le prochain, les membres de sa famille. On parle de communion conjugale qui atteint un degré peu atteint dans les relations sociales, communion de corps et d’âme. Les premiers chrétiens n’avaient « qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4, 32) nourrie par la fraction d’un même pain. Cette communion au Corps du Christ réalise la communion au Fils et entre eux : communion eucharistique et ecclésiale.
C’est l’originalité catholique d’avoir depuis longtemps médité sur cette communion à Jésus, perdue par le protestantisme, qui faisait dire à saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Loin d’un simple symbole, qui serait déjà très beau, la Présence Réelle, appuyée par de nombreux miracles eucharistiques, nous fait toucher le Verbe fait chair, réalisme fou qui anticipe la joie de la communion éternelle dans la vision béatifique : « Être avec le Seigneur, toujours » (1 Th 4, 17). C’est un peu Noël qui continue dans un petit enfant, petit morceau de pain à Bethléem, la maison du pain. « Nous devons communier même quand nous n’en avons pas très envie. Ce n’est pas du gâteau, mais du pain dont nous devons nous nourrir par nécessité » disait Marthe Robin. Seigneur, donne-nous toujours le pain de la Communion Eucharistique, en avance sur la communion éternelle.