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La visite du pape François réveille la jeunesse corse

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Le pape François sera accueilli ce 15 décembre à Ajaccio (Corse) par des insulaires pour qui la foi joue un rôle central. Cependant, perpétuer cette forte identité chrétienne auprès d'une jeunesse, moins pratiquante mais sensible à ses traditions sacrées, est un défi pour l'Église sur l'île de Beauté.

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Ce dimanche, la visite du pape François à Ajaccio sera un grand moment pour Thomas Castelli, 24 ans, en 2e année de philosophie au séminaire d'Aix-en-Provence où il se forme avec les cinq autres séminaristes pour le diocèse de Corse. Ce natif de Porto-Vecchio qui servira la messe du pontife au Casone, se montre optimiste sur la présence de la jeunesse catholique corse, qu'il décrit comme dynamique. "Au sein de l'assemblée, il y aura beaucoup de jeunes Corses qui, ces dernières semaines, ont manifesté un franc intérêt pour cette venue. Ils se sont rendus compte qu'il n'était pas anodin que le pape accorde cette attention à notre petit peuple", explique le futur prêtre. "Et le pape vient évoquer la façon dont nous vivons notre foi, cela doit leur parler", souligne-t-il.

Le jeune séminariste, studieux, a suivi avec grande attention le colloque sur la religion populaire organisé ce samedi à Ajaccio. Lui-même passé par une confrérie avant de rejoindre le séminaire, il témoigne de l'importance que peut avoir la piété populaire pour intéresser les nouvelles générations. "La confrérie a été un premier engagement pour l'Église qui a fait grandir en moi ce désir de la servir", explique le Corse. Et pour d'autres, explique-t-il, cela permet souvent de rattraper une éducation catholique parfois incomplète en raison d'un abandon précoce de la pratique, ou du manque de certains sacrements.

La confrérie en corse, antichambre de l'église

Au séminaire, ils sont d'ailleurs deux à être passés par une confrérie avant de répondre à l'appel, et deux autres qui les ont fréquentées connaissaient cette réalité. Thomas Castelli note enfin un attrait chez ses deux autres camarades originaires du continent, qui apprécient tout particulièrement "la disponibilité des fidèles" dont témoigne cette tradition vivace en Corse. "Il y a une recherche de sens chez nos jeunes, qui survient notamment au moment des épreuves ou des moments de joie", souligne l'abbé Nicoli, curé de Notre-Dame de Lourdes à Bastia. Il note cependant qu'il y a une différence entre la jeunesse rurale, qui renoue fortement avec une forme de pratique par le biais de la vie villageoise et des confréries, et celle des villes – Bastia et Ajaccio – où la pastorale est encore "un défi".

Il faut dire que la sécularisation touche une partie de la population et notamment, depuis plusieurs décennies, la jeunesse. Dans un article publié dans Corse Matin à la veille de la venue du pontife, des jeunes Corses de Bastia se situent entre une forme d'engouement sincère pour l'événement et un sentiment d'agacement face à l'excitation permanente qui a gagné l'île. "C'est presque devenu une idôle, je trouve ça ridicule", déclare même Léa, qui affirme ne pas s'intéresser à la religion. "Ceux qui ne viendront pas seront déçus", regrette l'abbé Nicoli, qui note qu'en Corse, le plus difficile n'est pas tant de faire croire en Jésus que de faire comprendre le lien qui existe entre cette foi et l'Église. Et il se réjouit qu'au regard de la faible fréquentation des églises, décrite par beaucoup comme un trou générationnel, le diocèse ait enregistré ces dernières années une hausse spectaculaire des baptêmes chez les jeunes adultes.

"Les jeunes savent que nous sommes là dès qu'ils ont besoin", insiste le curé bastiais. "Dans leur quête de sens, nous leur disons que le bonheur qu'ils cherchent, le Christ est capable de leur donner", assure-t-il. Un défi de taille qui enthousiasme Thomas Castelli, qui a hâte de "« "donner sa vie" pour son peuple afin de rendre ce qu'il a reçu de cette terre et de ses riches traditions.

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