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Quel parent ou grand-parent ne s’est pas déjà trouvé désemparé face aux rayonnages des livres jeunesse d’une librairie ? Apprécier la qualité d’un album pour enfant à ses illustrations et aux quelques lignes jetées ici et là, c’est faisable, mais comment savoir ce que contiennent les pages d’un roman pour adolescent ? Si les auteurs classiques rassurent, ils ne sont pas toujours au goût d’un adolescent qui risque de ranger l’ouvrage aux côtés de ceux étudiés en classe, sans en lire une seule page puisque ce n’est pas "obligé". Qu’en est-il alors des auteurs contemporains ? Sont-ils tous à l’image du livre de Rebecca Lighieri, Le Club des enfants perdus, finaliste du Prix Goncourt des Lycéens, dont des extraits à relents pornographiques ont, à raison, fait polémique ? Versent-ils tous dans la "dark romance", ce sous-genre de la littérature érotique, à la mode depuis quelques années, où les personnages féminins sont maltraités par des bourreaux séduisants ? Ce qui est certain, c’est que si l’on cherche un roman contemporain pour un adolescent, le feuilleter ne suffit plus. À moins d’avoir quelques heures devant soi pour bouquiner, au risque de se faire remonter les bretelles par un libraire sourcilleux, impossible de deviner ce qui se cache sous une couverture mystérieuse. Une autre solution consiste donc à connaître les éditeurs et à leur faire confiance.
"Aujourd’hui, le roman est un genre qui fait peur à certains car on y trouve un peu de tout !", constate Marie Rémond, éditrice chez Mame. À commencer par un langage grossier voire vulgaire. "Dans les maisons d’édition généralistes, plus on monte dans les âges, plus un langage cru est accepté", souligne-t-elle. La littérature jeunesse évolue énormément, et vite, sous l’impulsion des réseaux sociaux. "Il est impressionnant de voir, notamment dans les salons, l’influence des réseaux sur les adolescents", souligne l’éditrice. "Les files d’attente concernent principalement les ouvrages présents sur les réseaux." Aujourd’hui, les jeunes cherchent par eux-mêmes leurs lectures, à l’écoute de prescripteurs plus ou moins fiables, et ont tendance à piocher dans la littérature réservée aux adultes. "Actuellement, les éditeurs jeunesse s’ouvrent à une production pour les 15-25 ans", confie Marie Rémond, afin de répondre à une demande grandissante. Le genre de la romance (roman dont l’objet principal est une histoire d’amour) explose. "La collection Harlequin était jusque-là le symbole de la littérature sentimentale pour adultes. Aujourd’hui, tous les éditeurs s’y mettent, pour proposer aux adolescentes des romans plus adaptés à leur âge", note l’éditrice. Quant au genre fantasy, il plaît toujours autant.
Trouver les bons romans
Faut-il pour autant se méfier des romans actuels ? Non ! "Le genre du roman n’est pas mauvais, c’est ce qu’on met dedans qui peut être mauvais ! Il ne s’agit pas de diaboliser le roman mais simplement de trouver les bons", souligne avec justesse Marie Rémond. Qu’est-ce qu’un bon roman ? Pour Mame, un bon roman allie le beau et le bon. Il est bien écrit, bien ficelé, il élève le lecteur, l’édifie, le tire vers le bien. En plus de la qualité littéraire du texte, du soin apporté aux illustrations ou au livre lui-même, et de la bonne marche de l’intrigue, ce sont les valeurs véhiculées qui importent. Le style fantasy, par exemple, si cher à de nombreux jeunes lecteurs, est tout à fait apte à emmener le lecteur dans un univers imaginaire tout en véhiculant des valeurs en concordance avec la foi chrétienne. C’est le cas de la trilogie Gardiens de Fidem, dont le tome 1, paru en septembre dernier, vient de recevoir le Prix Actuailes-123loisirs. L’héroïne, Lise, une jeune collégienne de 14 ans, découvre qu’elle peut respirer sous l'eau et qu'elle appartient à un peuple qui vit dans le royaume de Fidem, entre terre et mer. La devise de ce royaume aquatique, inscrite sur la face intérieure d’un étrange coquillage, comporte trois mots : "contempler, aimer, servir". Preuve en est que le roman fantastique édifie ici ses personnages en même temps que le lecteur ! Quant aux sentiments amoureux, ils sont toujours, chez Mame, évoqués en concordance avec l’anthropologie chrétienne, comme dans la collection Gipsy Book de Sophie de Mullenheim par exemple, où respect et pudeur sont de mise.
Des valeurs chrétiennes qui ont toute leur place dans un livre profane et qui ont pour but de toucher un public tout aussi profane. Les romans de Mame sont remplis de bienveillance, posent un regard positif sur le monde, abordent des sujets difficiles avec délicatesse. La collection Ex-voto de Candice de Gastines met en scène un petit garçon non croyant, confronté au deuil et au divorce. "Ces sujets sont abordés de manière bienveillante, sans jugement, et on essaie de donner des clés au lecteur pour faire face à ces situations", souligne Marie Rémond. Une bienveillance qui s’exprime également dans la série des Rochecourt (Sophie de Mullenheim), dont chaque tome fait découvrir un membre de la fratrie Rochecourt. Camille, Joseph, Édouard, Pauline, Eugénie, Georges et Hippolyte aspirent à des vies différentes et chaque personnage est amené à développer ses talents. Des histoires prenantes, une écriture de qualité et des valeurs chrétiennes subtilement transmises. Autant de critères que défendent ardemment les éditions Mame et qui permettent aux parents et aux grands-parents d’offrir leurs livres les yeux fermés !
En partenariat avec Mame