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L'événement était sans doute le plus attendu de 2024 : les 7 et 8 décembre, les catholiques et autres amoureux de Notre-Dame de Paris ont célébré leurs retrouvailles avec la cathédrale que l'on avait crue perdue pour toujours. Sauvée in extremis par la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, Notre-Dame a ensuite entamé sa reconstruction : cinq années de travail acharné plus tard, la voilà étincelante pour son nouveau règne dans la capitale. Derrière cette résurrection, plus de 2.000 artisans ont contribué à lui rendre son éclat, des charpentiers aux tailleurs de pierre, en passant par les vitraillistes, les couvreurs, les sculpteurs et les maçons, les cordistes, grutiers, menuisiers, campanistes… C'est à eux que Laurence Bost, artiste peintre depuis une quinzaine d'années, a souhaité rendre hommage dans ses œuvres, exposées au musée de la Légion d'honneur (Paris, 7e) du 11 décembre au 2 mars 2025. L'exposition, intitulée "Les gardiens du geste", propose 41 portraits d'artisans ayant travaillé sur le gigantesque chantier de Notre-Dame.
Placée sous le haut patronage du président de la République, elle constitue un vibrant hommage à toutes ces mains et ces volontés de fer qui ont permis de relever la Vieille Dame. À commencer par le général Georgelin, décédé brutalement alors qu'il était à la tête du chantier, qui ouvre le chemin de l'exposition de son regard taquin et lumineux. Chaque toile est légendée par une citation de l'écrivain Sylvain Tesson, ami de l'artiste.
Valoriser l'artisanat
"Par ce travail, j'ai voulu peindre des gestes millénaires et les magnifier", explique Laurence Bost. Seule artiste accréditée par l’Établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame pour peindre les artisans, Laurence a rencontré chacun d'entre eux. Elle les appelle par leur prénom et connaît leur histoire, leur parcours. Ici, Lou, jeune apprentie artisan qui choisit soigneusement un chêne pour la nouvelle forêt de Notre-Dame ; là, Anck, charpentier américain qui a tout quitté pour emménager en France et travailler sur ce chantier hors du commun. Mais au-delà de cette exceptionnelle communauté de destins à l'origine de la renaissance de Notre-Dame, c'est le métier d'artisan que Laurence Bost a voulu valoriser, "si souvent sous-estimé", regrette-t-elle. Clin d'œil à ces héros de la restauration dont les noms ne sont pas connus, Laurence n'a pas signé ses toiles. "Eux ne signent pas leurs œuvres, fait-elle remarquer, je trouve que cet effacement par rapport au bien qui est semé est très caractéristique de l'humilité de leur profession, et en cela, j'ai voulu faire de même".
"Quand j'ai commencé ce travail, il y a 15 ans, j'ai eu le sentiment que toutes ces années passées m'avaient menée à cette exposition", confie l'artiste à Aleteia. "C'est un aboutissement et en même temps un commencement, car je me suis rendu compte que cette thématique me tenait à cœur." Tous les tableaux, réalisés à la peinture à l'huile, retransmettent avec fidélité et poésie les gestes millénaires, transmis de siècle en siècle dans chaque corps de métier et qui, ajoutés les uns aux autres, ont permis de réaliser l'irréalisable.
[EN IMAGES] Un extrait de l'exposition "Les gardiens du geste"
Pratique :