Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Quand on parle de la Corée du Nord, on imagine sans difficulté un pays totalitaire. On visualise aussi aisément le visage de Kim Jung-un, régulièrement publié dans les médias. Du quotidien des Nord-coréens néanmoins, peu d’informations circulent. Mais là encore, on devine facilement la privation de liberté qu’ils subissent. Pourtant, il existe une tranche de la population nord-coréenne encore plus persécutée : les catholiques. S’ils ne représentent qu’environ 0,38% de la population, ce qui équivaut à un peu plus de 98.000 personnes, le sort qui leur est réservé est glaçant.
Perpétuité pour une Bible
Dans son rapport consacré aux chrétiens opprimés pour leur foi publié ce 22 octobre, l’Aide à l’Église en détresse (AED) s’est concentrée sur la situation dramatique des chrétiens dans quelque 18 pays. L’organisation a documenté certaines épreuves et persécutions auxquelles les chrétiens sont confrontés. Et tout particulièrement les chrétiens de Corée du Nord. Ce document nous apprend que plus de 200 transfuges nord-coréens rapatriés de Chine en 2023 ayant "eu des rapports avec des chrétiens pendant leur séjour" ont été directement envoyés dans des camps de prisonniers politiques, réputés pour leur traitement cruel envers les détenus. Leur crime ? Avoir eu des contacts avec des chrétiens en Chine, avoir eu entre leurs mains la Bible ou encore être entré dans une église.
La plupart des transfuges rapatriés en Corée du Nord sont incarcérés mais beaucoup d’entre eux purgent des peines réduites. "Or, ce n’était pas le cas pour ceux qui sont entrés en contact avec le christianisme – leur internement dans des camps politiques signifie effectivement une condamnation à perpétuité sans libération conditionnelle", précise l’AED. Une source qui s’est entretenue avec le Daily NK, média basée en Corée du Sud, anonyme pour d’évidentes raisons de sécurité, a confirmé que les agences de sécurité de l’État nord-coréen interrogent les transfuges rapatriés à partir de dossiers fournis par la police chinoise. "Si les dossiers mentionnent quoi que ce soit en rapport avec la religion, les transfuges ne peuvent pas éviter d’être condamnés aux camps, quelles que soient les raisons ou les explications qu’ils donnent."
Loyaux au Christ plus qu’au régime
Une réalité qui n’est pas une fatalité. Parmi ces transfuges, certains ont décidé de lutter jour après jour pour un lendemain où le Christ aura la plus belle place. "On dit qu’ils forcent [les transfuges rapatriés] à divulguer à l’avance les renseignements sur le millier de personnes qui n’ont pas encore été rapatriés en Corée du Nord", a ainsi confié Illyong Ju, transfuge nord-coréen qui est maintenant un activiste, à l’AED. "Il doit y avoir des gens qui croient en Jésus. Ils répandront l’Évangile partout où ils iront comme sœur Kim, qui travaille avec moi, et a évangélisé huit personnes alors qu’elle était dans une prison nord-coréenne à la suite d’un rapatriement forcé. Par conséquent, nous ne doutons pas que les personnes qui ont été rapatriées de force en Corée du Nord deviendront des gens de Dieu extraordinaires et qu’ils se soulèveront contre l’oppression du régime nord-coréen."
Une action d’autant plus courageuse dans ce pays où règne le système Songbun, c’est-à-dire où les habitants sont classés en fonction de leur loyauté envers l’État. Et dans ce système, les croyants sont automatiquement qualifiés comme "hostiles" et soumis à une persécution aiguë. Une persécution qui a conduit à l’emprisonnement dans des camps de prisonniers entre 50.000 et 70.000 Nord-Coréens simplement parce qu’ils sont chrétiens… et loyaux. Au Christ.
En partenariat avec l’Aide à l’Église en détresse - AED France