Oui, il existe un style de vie chrétien !

Délicate question que celle du style de vie. Façon de vivre, d’occuper son temps et d’agir dans la vie de tous les jours, il est bien souvent l’objet de mille interrogations et attentes. Trop simple ? Trop sophistiqué ? Trop connecté ou pas assez ? Et quelle place laisse-t-il à Dieu ? Alors qu’il célébrait la canonisation de 14 nouveaux saints ce dimanche 20 octobre au Vatican, le pape François en a profité, lors de l’homélie, pour définir… un style de vie chrétien. Le chrétien ? C’est celui qui doit servir sans limites et sans volonté de pouvoir. "Il ne fait pas de calculs, il dépense et donne", a-t-il assuré.

Citant en exemple les onze "martyrs de Damas", assassinés en juillet 1860 dans la capitale syrienne par des musulmans druzes, la religieuse canadienne Marie-Léonie Paradis (1840-1912), fondatrice des Petites sœurs de la Sainte-Famille, qui ont pour vocation l’enseignement, le missionnaire italien Giuseppe Allamano (1851-1926), fondateur de l’Institut missionnaire et des Sœurs missionnaires de la Consolata ou encore la religieuse italienne Elena Guerra (1835-1914), fondatrice d’une congrégation chargée de l’éducation des jeunes filles, les Sœurs de sainte Zita, François a résumé simplement : "Ces nouveaux saints ont vécu le style de Jésus : le service." Et de reprendre : "La foi et l’apostolat qu’ils ont exercés n’ont pas alimenté en eux les désirs mondains et les envies de pouvoir mais, au contraire, ils les ont rendus serviteurs de leurs frères et sœurs, créatifs dans le bien, inébranlables dans les difficultés, généreux jusqu’à la fin."

 Devant nombre de participants au Synode en cours au Vatican, le Pape a insisté sur la notion de service, "le style de Dieu qui se fait dernier pour que les derniers soient élevés et deviennent premiers". Pour François, les chrétiens doivent eux aussi "viser" ce style, "non pas le pouvoir mais le service". Et d’ajouter – en sortant de ses notes – que "parfois, dans l’Église, vient cette pensée : honneur, pouvoir…". Insistant encore, le pape François a expliqué que servir ne consiste pas à cocher les éléments "d’une liste de choses à faire" en considérant que la mission est achevée quand "notre tour est fini". Au contraire, a-t-il appuyé, "le service naît de l’amour et l’amour ne connaît pas de limites, il ne fait pas de calculs, il dépense et donne ; il ne se contente pas de produire pour obtenir des résultats, il n’est pas une performance occasionnelle, il naît du cœur, un cœur renouvelé par l’amour et dans l’amour". 

Ce n’est pas la première fois que le Pape revient sur la notion de service. Chacun a hérité “d’un destin libre” : celui d’être fils de Dieu, c’est-à-dire “serviteur”, avait-il déjà souligné en avril 2020. "Notre vocation doit être de servir, non de profiter de notre place dans l’Église." Jésus n’a-t-il pas dit : "Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir" (Mt 20, 28) ? À chaque chrétien dans son quotidien, par de petits gestes ou de discrètes paroles, de se mettre à la suite du Christ et de se montrer généreux dans l’humilité, au service des plus petits et des pauvres, à l’accueil des blessés de la vie. Visiter une personne seule ou malade, soutenir un projet de solidarité ici ou là-bas, prendre soin de ses proches, en famille, en communauté paroissiale… Les manières de suivre le Christ sont nombreuses !