De son vivant, les gens l’appelaient "la mère de toutes les nécessités" et elle continue à le prouver à travers les miracles qui lui sont attribués. Marie-Léonie Paradis est née en 1840 au Québec. Elle rejoint très jeune la Congrégation des sœurs marianites de la Sainte-Croix, un ordre enseignant et hospitalier, et fait sa profession religieuse à 17 ans. En 1880, elle fonde sa propre communauté : les Petites Sœurs de la Sainte-Famille, dont la mission est de soutenir, par la prière et l’action, les prêtres dans leurs tâches apostoliques. Sa communauté connaît une forte croissance, et se répand aux États-Unis, au Nicaragua et en Italie. Marie-Léonie meurt d’un cancer le 3 mai 1912, à l’âge de 72 ans.
Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke, dira qu’elle a passé toute sa vie à se donner : "Elle avait toujours les bras ouverts et le cœur sur la main, un bon et franc rire sur les lèvres, accueillant tout le monde comme si c’était Dieu lui-même. Elle était toute de cœur." Après la reconnaissance d’un premier miracle – la guérison d'une religieuse de la tuberculose pulmonaire en 1912 –, elle est béatifiée par le pape Jean Paul II le 11 septembre 1984, lors de son voyage apostolique au Canada.
Guérison d’un nouveau-né
Le second miracle qui a ouvert la voie à la canonisation de Marie-Léonie Paradis est la guérison miraculeuse, deux ans après sa béatification, d’un enfant né avec de graves problèmes de santé, au Québec. Le 30 octobre 1986, une femme accouche, à terme, d’une petite fille à l'hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu, à Québec. L’enfant s’appelle Marie-Nicole. Mais à la fin de l’accouchement, les médecins constatent une décélération significative du rythme cardiaque fœtal et des signes d'hypoxie prénatale. À la naissance, aucune activité respiratoire n’est observée. Une minute après, le cœur de l’enfant recommence à battre, mais il n'y a aucun autre signe de vie. Les tentatives de réanimation avec assistance respiratoire échouent. Marie-Nicole est transférée en soins intensifs et intubée. Au bout d’une heure, des premiers mouvements spontanés sont signalés, mais une hypotonie et une absence de réaction aux stimuli persistent. Deux heures après l'accouchement, le nouveau-né est transféré à l'hôpital pour enfants de Montréal. Elle souffre d'une défaillance multiviscérale.
Entre le 31 octobre et le 3 novembre, la bienheureuse Marie-Léonie est invoquée à deux reprises pour la guérison de Marie-Nicole. Une fois par sa mère, et une autre fois par une amie de sa mère. Toutes deux demandent, sans se concerter, l’intercession de la religieuse canadienne. Ce n'est que bien des années plus tard qu'elles réalisent, à leur grand étonnement, qu'elles avaient toutes les deux invoqué Marie-Léonie. Le 9 novembre 1986, seulement dix jours après sa naissance, Marie-Nicole est guérie et sort de l’hôpital : elle est en bonne santé et n'a besoin d'aucun traitement particulier. Marie-Nicole, aujourd’hui âgée de 38 ans, enseigne les langues. L'enquête diocésaine a été menée en 2016 dans le diocèse de Montréal. Le Conseil médical a reconnu à l'unanimité l'inexplicabilité scientifique de la guérison le 20 mai 2021. Le 9 janvier dernier, la Session ordinaire des cardinaux et des évêques a reconnu l'intervention miraculeuse de Dieu par l'intercession de la bienheureuse Marie-Léonie Paradis.
Prière par l’intercession de Marie-Léonie Paradis :
Ô Dieu, qui êtes admirable dans vos saints, nous vous demandons de nous accorder, par l’intercession de mère Marie-Léonie, la fidèle servante de la sainte Famille, la faveur que nous sollicitons… afin qu’elle soit glorifiée dans l’Église et que nous soyons portés à imiter ses vertus. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen
