C’était l’étonnante nouvelle de la fin du mois d’août. Le cercueil de Thérèse d’Avila a été rouvert, révélant des restes imputrescibles, afin d’analyser la dépouille de la sainte pour mieux connaître les maladies qui l’ont frappée mais aussi pour chercher de meilleurs moyens de conservation. Et de premiers éléments sur le corps de la sainte viennent d’être révélés. Thérèse d'Avila a dû vivre avec beaucoup de souffrance, affirment José Antonio Ruiz de Alegría et Fernando de Pablo Arranz, deux radiologues, au média hispanophone El Debate.
Parmi les découvertes les plus notables des examinateurs figure la courbure sévère de la colonne vertébrale de Thérèse d’Avila. La sainte était ainsi atteinte d’une forme aigüe de scoliose. "Elle devait marcher avec la tête complètement en avant. Pouvez-vous imaginer la douleur que cette femme a dû ressentir ? Cela devait être très impressionnant", a ainsi déclaré Pablo Arranz. "Dans le cadre de mon travail de diagnostic, j'ai vu beaucoup de scolioses et d'autres maladies de ce genre, mais ce que j'ai vu chez elle était vraiment hors norme."
Une respiration par le diaphragme
"Si cette femme souffrait déjà d’horribles douleurs lorsqu’elle a fondé un ensemble de couvents en voyageant à dos d’âne, la douleur devait être insupportable", ajoute José Antonio Ruiz de Alegría. "Je n’imagine pas la douleur que cette femme devait ressentir dans sa colonne vertébrale, dans son corps." La courbure prononcée de son corps empêchait ses poumons de bien fonctionner. "Il semble qu'elle respirait par le diaphragme", poursuit Pablo Arranz. "En fait, le cœur, lorsque nous l’étudiions, était très aplati", complète l’autre scientifique. "Nous avons découvert qu'il en manquait finalement la moitié."
Concernant le corps de la sainte, les scientifiques le décrivent comme "momifié" plutôt que "littéralement incorrompu". "Les restes examinés depuis fin août semblaient bien conservés. Mais en réalité, le pied qui se trouve au Vatican est mieux conservé que le reste de son corps en raison de l’humidité de cet endroit", reprend José Antonio Ruiz de Alegría. Les scientifiques vont poursuivre leurs études et prévoient une publication de l’ensemble des résultats d’ici un an.