separateurCreated with Sketch.

Profanations : série noire pour les églises du Lot

L'église Saint-Pierre de Bagnac-sur-Célé, dans le Lot.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Cécile Séveirac - publié le 15/10/24
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Dans le Lot, trois églises ont été vandalisées en quelques semaines. La dernière en date, l'église Saint-Pierre de Bagnac-sur-Célé, a subi une grave profanation le 13 octobre. Le Saint Sacrement a été emporté. "Nos églises vides sont des proies faciles", confie à Aleteia Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors.

Metz, Poitiers, Paris, Rouen... La liste des églises profanées en France semble s'allonger indéfiniment, et les grandes villes ne sont pas les seules à subir ces actes malveillants. Dans le Lot, dimanche 13 octobre, l'église Saint-Pierre de Bagnac-sur-Célé a été à la fois pillée et profanée. "Des vases sacrés de valeur ont été volés dans le tabernacle et dans la sacristie", a communiqué la paroisse de Figeac. Et, plus grave encore, "le Saint-Sacrement a été emporté et profané. Une statue à l’intérieur de l’église a été retournée volontairement". Deux autres cas similaires avaient déjà été constatés et fait l'objet d'une plainte dans les semaines précédentes : l'un dans la même paroisse, dans l'église de Faycelles, l'autre dans la paroisse de Souillac, dans l'église de Reyrevignes.

Nos églises vides sont des proies faciles.

La mairie de Bagnac a déposé plainte. Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors, se dit quant à lui très attristé face à cette situation. "Nos paroissiens sont très blessés par ces actes de vandalisme ou ces vols répétés, nous nous sentons désarmés", confie-t-il à Aleteia. "Le respect envers Dieu et les choses sacrées ne semble plus être de mise. La plupart de ces actes semblent surtout motivés par la recherche de métaux précieux, comme si ce que représentent les vases sacrés ne signifiait plus rien", affirme encore l'évêque. Au-delà de l'éventualité d'un trafic d'objets d'art sacré, une inquiétude plus grande règne dans le diocèse : celle de l'usage malintentionné, par les auteurs de l'infraction, des hosties consacrées, "ce qui, en négatif, pourrait manifester une certaine connaissance de ce qu’elles sont, le corps du Christ". Une connaissance "teintée d’indifférence ou de haine et non de reconnaissance et d’amour."

Protéger les tabernacles

Devant la multiplication de ces méfaits dans son diocèse, Mgr Camiade a rédigé à l'attention de ses prêtres une note intitulée "Protection du Saint-Sacrement dans nos tabernacles". Rappelant en quoi consiste une profanation, l'évêque de Cahors y donne des recommandations et des idées pour sécuriser les églises et les tabernacles, s'il le faut en consultant la commission d'Art sacré du diocèse : insérer un coffre sécurisé, changer les serrures, apprécier les possibilités d’accès des églises, sécuriser les œuvres, sceller les statues... "Certains prêtres ne savaient pas comment réagir, plusieurs m’en ont parlé", explique à Aleteia Mgr Camiade. "De plus, nous avons su, par la suite, que d’autres ont cru devoir gérer seuls ces crises, comme s’il s’agissait d’actes privés, tandis qu’ils blessent l’Église dans son ensemble. Peut-être certains prêtres ou certains fidèles ont-ils ressenti une forme de culpabilité de n’avoir pas su protéger le Saint-Sacrement. Nos églises vides sont des proies faciles." Rappelant que "les curés ont une lourde responsabilité dans ces domaines, surtout quand ils sont affectataires de plusieurs dizaines d’églises, cinquante ou soixante dans certains cas", Mgr Camiade souhaitait également leur apporter soutien et encouragement.

Par nos propres forces, nous ne pourrions rien faire, mais puisque le Seigneur nous a livré son corps et a versé son sang, tout redevient possible.

Une messe de réparation a été célébrée ce 15 octobre en l'église de Bagnac. Par elle, rappelle Mgr Camiade, le Christ "répare lui-même les offenses faites à Dieu et en célébrant l’eucharistie, nous offrons avec lui le sacrifice de communion, nous rendons gloire à Dieu et cela compense, par sa grâce, le mal spirituel qui a été fait." Ainsi, poursuit l'évêque, "la force de l’amour qui est plus grande que celle de la haine, se trouve mise en œuvre et manifestée. Nous avons besoin de nous unir de nouveau à cette victoire définitive du Christ sur le diable pour surmonter la tristesse que nous ressentons. Par nos propres forces, nous ne pourrions rien faire, mais puisque le Seigneur nous a livré son corps et a versé son sang, tout redevient possible. Le mal n’aura pas le dernier mot. Cela est riche de sens pour comprendre aussi comment assumer toutes les épreuves de l’existence, épreuves auxquelles le Christ s’est rendu présent par sa passion et sa croix. Sa résurrection nous fait espérer et goûter déjà sa victoire définitive sur le mal."

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)