La triste litanie des églises profanées et dégradées se poursuit. Quelques jours à peine après l'incendie volontaire déclenché dans l'église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, c'est à Metz que le curé et les fidèles ont découvert avec effroi que leur église avait été profanée avec une rare violence. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, des individus sont entrés par effraction dans l'église de la Sainte-Famille, située dans le quartier Patrotte de Metz, rapporte France Bleu Lorraine Nord. Vitres de l'église brisées au moyen d'un couvercle de poubelle publique, micros arrachés, clavier volé... Les dommages matériels sont estimés à 8.000 euros.
Mais la véritable raison du choc se trouve derrière la profanation subie par le Saint Sacrement. Les hosties consacrées qui se trouvaient dans le tabernacle ont été volées, et pour certaines, retrouvées à même le sol ou écrasées. Un préjudice considéré comme le plus grave par l'Eglise catholique, puisque les hosties consacrées portent la présence réelle du Christ dans sa chair et dans son sang, comme le rappelle le curé de la paroisse, le père Bernard, à France Bleu : "Pour nous, c'est une atteinte à notre foi. C’est le Christ lui-même qui est présent dans ces hosties". Si l'édifice avait déjà été cambriolé à deux reprises en l'espace d'un an, il s'agit de la première atteinte directe au Saint Sacrement. "On est tous un peu abasourdis. C’est triste de voir qu’un lieu de prière soit traité de cette manière. On voudrait pouvoir se recueillir dans ces lieux", a quant à lui témoigné un fidèle, trésorier de la paroisse.
Une messe de réparation
Une plainte a été déposée et une messe de réparation aura lieu dans les prochaines semaines. Cette messe doit permettre de réparer auprès de Dieu les actes gravement injurieux commis à son encontre et à l'encontre de son peuple, mais aussi aux fidèles de panser la blessure subie. La cérémonie de l’acte de réparation d’une église profanée est détaillée dans le cérémonial des évêques. L’autel doit être dépouillé et les signes exprimant la joie comme les fleurs, les bougies et même la lumière sont retirés jusqu'à la fin de la messe où, en signe de retour à la lumière et au sacré, la nef est illuminée "comme pour les fêtes", permettant la reprise normale de la vie spirituelle.