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Ne pas critiquer, ne pas prendre la plus grosse part… Ces familles qui customisent leur bénédicité

Mathilde de Robien - publié le 27/09/24
Nombreux sont ceux qui aiment ajouter quelques variantes à leur bénédicité, afin qu’il corresponde davantage à leur famille. Chez certains, ces adaptations ouvrent de vrais chemins de sainteté !

Observer les variantes apportées à un bénédicité est très instructif ! Car en personnalisant leur bénédicité, les familles soulignent ce qui compte pour elles ou ce vers quoi elles désirent tendre. Et si le fait de faire siennes les paroles d’un bénédicité menait sur le chemin de la sainteté ?

Les occasions de personnaliser un bénédicité ne manquent pas ! Premier motif de variation, l’identité de la famille. Marie-Liesse, mariée et mère de trois filles, préfère chanter "Prince et princesses partageons ce pain / Mangeons tous car nous avons faim / Que Dieu bénisse ce repas" au traditionnel "Compagnons, partageons ce pain…" Un peu d'humour n’est pas exclu, comme en témoigne Flamine, d’une famille auvergnate, qui confie prier ainsi : "Bénissez-nous Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l’ont préparé et procurez du pain, du vin et du Saint-Nectaire à ceux qui n’en n’ont pas".

Les adaptations peuvent aussi remonter loin dans l’histoire familiale. Cécile, aujourd’hui mère de famille, rapporte que ses parents ont ajouté "de la joie" au classique "Bénissez-nous Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain [et de la joie] à ceux qui n’en ont pas" quand leurs enfants adolescents faisaient la tête au moment de passer à table. "Papa insistait sur "et de la joiiiie" pour nous voir sourire, notamment quand il y avait eu un conflit une minute avant, et c'est resté !" Dans la famille de Cécile, l’inspiration ne s’est pas arrêtée là. "Plus récemment, on a ajouté "et de l’espérance" pour ceux qui se laissent aller à la désespérance en écoutant les chaînes d’informations ou en se focalisant sur les tracas de ce monde", souligne-t-elle.

Grandes tablées

Accueillir des invités à sa table est aussi un excellent prétexte pour adapter son bénédicité. "J'aime beaucoup ajouter un mot pour nos invités ou famille de passage, par exemple pour remercier le Seigneur de leur présence parmi nous", confie Antoine. L’occasion aussi de bénir l’amitié qui unit les personnes autour de la table. Et lors de réunions de famille, pourquoi ne pas rendre grâce pour la multitude de cousins, en adaptant le bénédicité "Un ami à droite, un ami à gauche / À tous bon appétit ! / Merci Seigneur pour ce repas / Merci Seigneur pour ce bon plat / Merci Seigneur pour ces amis" avec "Un cousin à droite, un cousin à gauche… Merci Seigneur pour ces cousins" ?

Quant à la grand-mère d'Aude, elle adapte la fin du bénédicité lorsque sa famille est réunie. En remplaçant "et dorer les épis" par "et qui nous réunit", elle rend grâce au Seigneur de pouvoir rassembler ainsi sa famille : "Gloire au Seigneur, qui créa toutes choses / Gloire au Seigneur, tout bonheur vient de lui / Gloire au Seigneur qui fait fleurir les roses, mûrir les fruits et qui nous réunit."

Des vrais chemins de conversion

Peu de bénédicités contiennent une demande de bénédiction sur les conversations mais bon nombre de chrétiens y sont soucieux. Une manière de "mettre une garde à ses lèvres" et de ne pas verser dans les critiques et les commérages. "Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche" dit le psalmiste (Ps 140). C’est en ce sens que Jean-François et sa famille disent : "Pour ce repas, pour toute joie, nous te louons Seigneur, et bénis nos conversations". C’est le cas également chez Claire, qui a pour habitude de réciter "Seigneur, bénissez nos échanges" lorsque des proches ou des amis viennent "afin que chaque parole échangée [les] fasse grandir". Une belle manière de se rapprocher de la sainteté… depuis la table de la salle à manger !

Autre piste pour se rapprocher du Christ à l’heure des repas : lui demander l’humilité. Dans cette perspective, Philippe Charpentier de Beauvillé propose un bénédicité très concret dans son livre 100 prières autour de la table (Salvator) : "Fais-nous apprécier Seigneur ce qui nous est servi, sans chercher la plus grosse part, ni le meilleur morceau". Chez d'autres, trois mots de plus changent la perspective et invitent à l'action. En disant "aidez-nous à procurer du pain" (au lieu de "procurez du pain"), le bénédicité incite à pratiquer la charité envers les plus démunis : "Bénissez-nous Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l’ont préparé et aidez-nous à procurer du pain à ceux qui n'en ont pas". D'autres encore, au profil plus missionnaire, ajoutent "aidez-nous à procurer du pain et de la joie à ceux qui n'en ont pas". À chacun de discerner les chemins de conversion sur lesquels il est appelé !

Dix courts bénédicités pour toutes les occasions :

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