Gabriel, Étienne, Jean-Marie, Marcel, Anne-Geneviève, Denis, Maurice, Benoît-Joseph : ce n'est pas une fratrie de famille nombreuse, mais presque. Jeudi 12 septembre, les huit cloches du beffroi nord de Notre-Dame de Paris ont enfin retrouvé le chemin de la maison. Après avoir été restaurées par la fonderie Cornille-Havard, dans la Manche, elles ont été bénites sur le parvis de la cathédrale par Mgr Ribadeau-Dumas, son recteur. Pesant entre 700 et 4.000 kg, la plupart ont été simplement nettoyées et dégraissées, tandis que deux d'entre elles, Gabriel et Marcel, sérieusement altérées par les flammes, ont subi un traitement thermique.
"Ces cloches annoncent le retour à la vie de Notre-Dame", a lancé le recteur qui, après la bénédiction, a fait sonner trois fois au de la Sainte Trinité la cloche "Marcel" (nommée ainsi en hommage à un évêque parisien du Ve siècle, ndlr). "C'est la voix de Notre-Dame. Ce sont les cloches du quotidien, celles que les Parisiens peuvent entendre tous les jours", s'est quant à lui réjoui Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris et maître d’ouvrage du chantier. "Cela nous projette vers la renaissance de Notre-Dame."
Les cloches seront hissées dans les "deux à trois" prochaines semaines dans le beffroi, et seront disposées sur deux étages. Un système de motorisation sera ensuite installé pour les activer automatiquement, en fonction du calendrier liturgique. Ceux qui vivent entourent Notre-Dame ou les passants chanceux auront sûrement la joie de les entendre sonner de temps à autre pour effectuer quelques tests, mais Notre-Dame ne retrouvera définitivement sa voix qu'en décembre, à sa réouverture, lorsque reprendront enfin les messes.