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La vertu essentielle pour bien gouverner selon le Pape

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Anne-Laure Colin - avec I.Media - publié le 20/03/24
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Le pape François a fait l’éloge ce mercredi 20 mars lors de l’audience générale de la personne prudente, celle qui sait agir avec "son intelligence" et "sa liberté". Il a expliqué l’importance de cette vertu dans les choix de vie des fidèles et de ceux qui gouvernent.

"La fin justifie les moyens", annonce avec cynisme l’italien Machiavel dans son célèbre ouvrage  Le Prince. Ce mercredi 20 mars 2024, le pape François a continué lors de l’audience générale son cycle de catéchèse sur les vertus en se consacrant à l’explication de la vertu de "prudence", vertu essentielle aux fidèles et à ceux qui gouvernent et à ceux qui veulent éviter les "dérapages".

Pilier des vertus cardinales, le Pape définit la personne prudente comme créative : "Elle raisonne, évalue, cherche à comprendre la complexité de la réalité et ne se laisse pas submerger par les émotions, la paresse, la pression des illusions". Le Saint-Père a expliqué que "prudent est celui ou celle qui sait choisir", prudent celui qui "réfléchit" avec discernement "aux situations" tout en étant capable de se laisser "conseiller, et, avec une vision large et une liberté intérieure, il choisit la voie à suivre". Cela ne veut pas dire qu’il ne fera pas d’erreur mais il pourra éviter de graves "dérapages".

Il faut faire le bien non pas de quelques-uns mais de tous

La personne prudente elle aussi celle qui "sait conserver la mémoire du passé », car elle « sait que la tradition est un patrimoine de sagesse". "Il n’est pas bon de toujours penser que le monde commence avec nous, que nous devons aborder les problèmes en partant de zéro", a martelé le Pape. La prudence est la vertu de ceux qui sont appelés à gouverner. Elle permet à ces responsables de produire le bon discernement assure le pape François. Ainsi le Saint-Père définit aussi la prudence comme "la capacité de gouverner les actions pour les orienter vers le bien".

L’avènement de la modernité a transformé le concept de prudence. Dans Le Prince de Machiavel, la prudence des princes ne consistait pas à agir pour faire le bien mais à agir pour garder et étendre par tous les moyens leur pouvoir.  Á cette pensée moderne, le Pape a martelé son propos en déclarant que ceux qui gouvernent doivent être conscient "qu’administrer est difficile, qu’il y a de nombreux points de vue et qu’il faut essayer de les harmoniser, qu’il faut faire le bien non pas de quelques-uns mais de tous".

La prudence n’est pas la peur

Le Pape a tenu a rappelé que la prudence n’est pas "la vertu de la personne craintive" et "toujours hésitante". Au contraire, explique le Pape, la prudence est plutôt "la vertu de ceux qui ont décidé d’aller de l’avant". Elle permet à la personne qui est juste d’agir avec justice, à la brave personne d’agir courageusement, ou à la personne modérée de rester maîtresse d’elle-même.

La prudence est une vertu qui s’acquiert, avec travail et détermination. Pour s’éduquer à cette vertu, le Pape a conseillé aux fidèles de s’inspirer des exemples de la Bible, à l’image de l’homme prudent qui a bâtit sa maison sur le roc et imprudent celui qui la construisit sur le sable (Mt,7,24-27)

Revivez en images l'audience générale du 20 mars :

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