Nouveau gouvernement, nouveau tournant pour le projet de loi sur la fin de vie ? Le 8 février, Gabriel Attal a finalement annoncé, après une longue attente, la liste complète des nominations de son gouvernement. Il a ainsi ajouté ministres délégués et secrétaires d'État, parmi lesquels Frédéric Valletoux, ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, placé sous la tutelle de Catherine Vautrin, elle-même ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
C'est donc à Frédéric Valletoux que revient le suivi de l'épineux dossier de la fin de vie, dont les premiers jalons ont été posés par Agnès Firmin Le Bodo. Ancien journaliste à La Gazette des communes et aux Échos, maire de Fontainebleau pendant 17 ans sous l'étiquette LR (de 2005 à 2022, ndlr), il rejoint en 2021 le parti Horizons d'Édouard Philippe, dont il devient député pour la Seine et Marne et porte-parole. Pressenti depuis quelques mois pour prendre les rênes de la Santé, il a été pendant une dizaine d'années le président de la Fédération hospitalière de France. C'est pendant cette période, de 2011 à 2022, qu'il fait face à la crise traversée par le système hospitalier français, qu'il veut à tout prix redresser. Le Parlement a ainsi adopté une de ses propositions de loi, appelée loi Valletoux, "visant à améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels".
Décrié par les libéraux
La présidente de la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), Claire Fourcade, s'est réjouie de la nomination de Frédéric Valletoux. De son côté, l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) "prend acte de la nomination de Frédéric Valletoux comme ministre délégué à la santé", et réaffirme sa volonté de "faire preuve de la plus grande des vigilances quant au respect des engagements pris par le président de la république".
La fin de vie, priorité du gouvernement Attal
Frédéric Valletoux ne s'est pour le moment pas exprimé au sujet du projet de loi sur la fin de vie. Catherine Vautrin, initialement considérée comme conservatrice et opposée à l'euthanasie, avait levé le voile sur ses convictions lors de sa nomination au gouvernement de Gabriel Attal, le 17 janvier. "Je ne suis pas opposée à l’euthanasie", avait-elle ainsi déclaré. Le Premier ministre avait quant à lui rappelé sa volonté ferme de faire examiner le projet de loi sur l'aide active à mourir "avant l'été". Son contenu exact demeure flou, malgré une première mouture révélée en décembre 2023 aux dispositions particulièrement inquiétantes.