C'était il y a deux ans. Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2021, un groupe d'hommes armés a surgi au cœur de l'établissement scolaire baptiste Béthel, situé dans l'État de Kaduna, au nord-ouest du Nigeria. 121 élèves ont été emmenés de force dans la brousse où ils ont passé de longues semaines. Alors que certains ont été rapidement relâchés en échange d'une rançon, d'autres subiront un calvaire de plusieurs années. C'est le cas de Treasure Ayuba, 12 ans au moment des faits. Dernier enfant à être retenu en captivité, il n'a recouvert la liberté que le 2 novembre 2023, deux ans après l'enlèvement, rapporte l'ONG protestante Portes Ouvertes. "Grâces soient rendues à notre Dieu infaillible. Nous vous remercions également pour vos prières", a notamment déclaré le pasteur Israel Akanji, président de la Convention baptiste nigériane.
Malgré sa libération, l'adolescent est affaibli aussi bien physiquement que psychologiquement, subissant les effets d'un important choc post-traumatique. La révélation de sa confession chrétienne a pu lui porter préjudice pendant sa détention, selon Portes Ouvertes.
Des enlèvements de masse dans les écoles
Véritable fléau au Nigeria, les rapts de masse dans les établissements scolaires se sont intensifiés au cours des dernières années, entraînant la déscolarisation de plusieurs millions d'élèves. En 2014, l'enlèvement de 276 lycéennes de Chibok par le groupe islamiste Boko Haram avait connu un retentissement mondial. 98 d'entre elles sont toujours retenues captives, à l'image de Leah Sharibu, jeune chrétienne entrée dans sa sixième année de détention après avoir refusé de se convertir à l'islam. Le dernier signe de vie connu de la jeune femme désormais âgée de 20 ans est un mot parvenu à sa mère après que des camarades musulmanes ont été relâchées. "Maman, ne sois pas inquiète. J'ai confiance qu’un jour je reverrai vos visages. Si ce n’est pas ici sur Terre, cela sera au ciel, dans les bras de notre Seigneur Jésus-Christ."