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Comment apprendre à son enfant à distinguer le bien du mal ?

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Morgane Afif - publié le 08/02/23
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À une époque où le désir règne en maître, comment apprendre à son enfant à reconnaître et à choisir le bien ?

Si un nourrisson ne sait pas encore distinguer une action bonne d’une action mauvaise, sa conscience s’éveille très tôt, avant même l’acquisition du langage et de la marche : n’hésite-t-il pas en regardant ses parents avant de faire quelque chose qui lui est défendu ?

Le Catéchisme de l’Église catholique (CEC) enseigne que la conscience morale permet de distinguer le bien du mal, à la manière d’un Jiminy Cricket chuchotant à l’oreille de Pinocchio. Ainsi, la conscience est "présente au cœur de la personne [et] lui enjoint, au moment opportun, d’accomplir le bien et d’éviter le mal. Elle juge aussi les choix concrets, approuvant ceux qui sont bons, dénonçant ceux qui sont mauvais. Elle atteste l’autorité de la vérité en référence au Bien suprême dont la personne humaine reçoit l’attirance et accueille les commandements. Quand il écoute la conscience morale, l’homme prudent peut entendre Dieu qui parle" (§1777). Dans son livre Eduquer la conscience dès l’enfance, Gabrielle Vialla, s’appuie sur trois piliers à mettre en place dès les premières années de vie d’un enfant pour l’aider à éveiller sa conscience, car l’Église nous rappelle que "l’être humain doit toujours obéir au jugement certain de sa conscience" (CEC §1800), qui est "une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme" (CEC §1776). 

Premiers pas vers l’examen de conscience

Selon l’auteur, il est essentiel de se familiariser avec l’examen de conscience, que "notre époque fuit", et qui a pour conséquence d’éloigner de la confession et de renoncer aux petits efforts et aux sacrifices pour vaincre ses mauvaises habitudes. Pourquoi pas, ainsi, s’entraîner en famille à l’exercice lors de la prière du soir en apprenant à ses enfants à demander pardon à Jésus ? Souvent, les parents seront alors surpris et émerveillés par la spontanéité des plus jeunes qui confessent à voix haute : "Je n’ai pas voulu ranger ma chambre comme Maman me l’a demandé" ou encore "J’ai fait exprès d’embêter mon frère". Les parents n’ont alors pas à commenter les petites fautes de leurs enfants, et demeurent spectateur de la relation qui s’établit entre eux et Dieu : "Ce n’est alors pas le lieu, ni le moment, de revenir sur un événement, encore moins de montrer une désapprobation ou de punir", souligne l’auteur. 

Des petites victoires à encourager

"La toute petite enfance, explique Gabrielle Vialla, est le moment par excellence où l’articulation entre la conscience et l’amour de Jésus peut se constituer". Sans pour tomber dans un extrême de piété mal ajustée entraînée par une trop haute exigence, "l’éducateur, doit être attentif à ne pas brusquer ni envahir cette vie spirituelle encore en germe. Au contraire, il convient de la laisser s’épanouir, en favorisant la proximité du tout-petit avec le divin." Ainsi, les parents pourront être attentifs à montrer leur approbation face à un petit effort moral ou spirituel, "tel ce jeune qui refuse d’aider mais qui revient mettre le couvert […]. On apprend à encourager leur travail scolaire, encourageons aussi leurs petites victoires morales".

L’exemple en tant que parent

Pour l’auteur, « voilà un des premiers dangers de la formation de la conscience morale pendant l’enfance : que les règles qui devraient apparaître comme bonnes a priori soient perçues comme un carcan auquel on échappe par cette dissociation intérieure où ce qui est ‘"permis / interdit" de façon extérieure par les adultes, n’oblige en rien intérieurement ». Aux parents, alors, de donner l’exemple : "Tout jeune enfant a un grand sens de la cohérence. Cette cohérence échappe malheureusement aux adultes, qui souvent donnent des consignes contradictoires entre leurs paroles et leurs actes." Dans le sacrement du mariage, l’éducation des enfants relève d’un véritable ministère, afin de faire grandir les âmes des enfants que le Seigneur confie aux époux. À eux d’aider, avec tendresse et fermeté, leurs enfants à écouter "cette voix qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur" (CEC §1776).

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