Un message pour la paix
Depuis le début de la guerre en Ukraine, un message d'apaisement est affiché à l'entrée de cette paroisse, dédiée à la Protection de la Mère de Dieu et située sur l'avenue de l'Impératrice face à l'Hôtel du Palais. "Notre communauté orthodoxe de Biarritz est membre du mouvement œcuménique pour l'unité de tous les chrétiens, et n’est pas une institution politique ni culturelle. Nous nous réunissons tous ensemble pour prier fraternellement pour la paix", indique le communiqué.
En effet, cette communauté orthodoxe a quelque chose de particulier : elle est multi-ethnique. "Nos paroissiens sont d’origine française, russe, espagnole, géorgienne, serbe, moldave, roumaine, libanaise et autres. Les paroissiens ukrainiens représentent 50% de nos fidèles", explique à Aleteia le recteur de la paroisse, le père Georges Ashkov. Et de poursuivre : "Notre Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée condamne cette guerre. Il prie pour que le Seigneur éclaire les dirigeants de Russie afin qu'ils comprennent les conséquences tragiques de leurs décisions et de leurs actions. Le patriarche œcuménique appelle fraternellement les Églises Orthodoxes Locales à prier sans cesse pour le peuple ukrainien, pour les victimes de cette guerre et pour l'instauration de la paix et de la justice en Ukraine". Un appel auquel ce prêtre a répondu sans attendre. Et personne dans sa paroisse n’est resté indifférent à cette initiative.
Unis dans une même douleur
"Mon cœur et mon âme se déchirent de douleur. Le jour où la guerre a éclaté, j’avais peur de chanter dans notre chorale qui rassemble des Russes et des Ukrainiens. J’avais peur de discuter avec eux. Comme beaucoup de Russes, je me sens coupable de ce qui se passe, même si au fond de moi je sais que je n’y suis pour rien, ce n’est pas moi qui aie pris la décision de déclarer cette guerre", confie Ksenia à Aleteia. "Finalement, j’ai été très surprise de voir qu’il n’y avait aucune agressivité ou hostilité envers les Russes dans notre paroisse. Au contraire, notre office dimanche dernier, quand nous avons prié ensemble à genoux pour la paix en Ukraine et pour la fin de la guerre, prouve que nous sommes tous unis dans la souffrance. À la fin de l’office, une femme ukrainienne est venue m’enlacer".
Nous sommes tous les enfants de Dieu et les enfants de Dieu n’ont pas de nationalité. Nous devons prier ensemble pour la paix.
Cette femme, c’est Tatiana. Ses parents et ses sœurs habitent à Kharkiv. Cette ville, située à l'est du pays, est bombardée et assaillie par les troupes russes depuis plusieurs jours. Malgré cela, cette mère de cinq enfants ne blâme pas tous les Russes : "Je comprends que le peuple russe se sente mal car il porte une pseudo-responsabilité pour les faits et les décisions d’un seul homme. En ces temps de guerre, nous nous devons de rester humain. Nous sommes tous les enfants de Dieu et les enfants de Dieu n’ont pas de nationalité. Nous devons prier ensemble pour la paix, nous devons nous unir en prière".
La paroisse de Biarritz s’active également pour envoyer des médicaments, du matériel médical (pansements, fauteuils roulants, béquilles, etc.) et des dons financiers en Ukraine, via l’association Dobro (bonté ou gentillesse en russe, ndlr) Enfance, crée par une paroissienne Ukrainienne il y a deux ans afin de venir en aide à un orphelinat en Ukraine. "Nous ne cessons d’envoyer des minibus à la frontière de l’Ukraine. Il y a beaucoup de volontaires qui viennent nous aider. Il y a un vrai élan de solidarité. Beaucoup de personnes amènent leurs dons à l’église. Nous les recueillons les mardis matin de 9h à 13h et les mercredis matin de 9h à 13h", explique Tatiana M., la fondatrice de l’association.
Prière pour la paix
Voici la prière pour la paix, composée par père Georges à partir des prières orthodoxes et catholiques (dont celle de saint Jean Paul II) et récitée désormais chaque dimanche par la paroisse de Biarritz.