Treize cloches en bronze et plusieurs tuyaux d'orgue. C'est à partir de ces objets que des chercheurs ont décidé de recréer la musique telle que les fidèles pouvaient l'entendre dans la basilique de la Nativité à Bethléem, bâtie, selon la Tradition, sur le lieu de naissance du Christ à partir du IVe siècle.
Enterrés précipitamment par des croisés au XIIIe siècle quelques jours avant une invasion musulmane, les treize cloches de bronze ont été retrouvées au début du XXe siècle tout près de l'église, avec 222 tuyaux en cuivre médiévaux de l'orgue médiéval. Ils étaient enduits de graisse animal afin de les protéger de la rouille. Des objets qui, par leur ancienneté, se classent parmi les plus anciens de la chrétienté. Conservés à la Custodie de Terre sainte, ils ne sont pour le moment pas exposés au grand public mais un projet d'exposition permanente pourrait bientôt voir le jour en 2024.
David Catalunya, chercheur des universités d’Oxford (Royaume-Uni) et de Wurtzbourg (Allemagne), qui co-dirige le projet de construction de ces cloches, estime qu'il faudra environ cinq ans pour produire des copies de qualité. Des recherches sur les matériaux utilisés et le contexte culturel de l'époque devront être réalisées au préalable. Encore un peu de patience donc pour découvrir les douces sonorités du carillon qui résonnait fièrement dans la basilique il y a 800 ans. "Ces cloches sont très importantes pour nous car ce sont les cloches de Bethléem et un symbole de la Nativité dans le monde chrétien", a confié à Reuters le père Stéphane, frère franciscain et liturgiste de la Custodie.