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Mellerio, joailler du gotha… et de la Vierge Marie

Benoit XVI Lourdes
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Marzena Devoud - publié le 07/09/21
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En or et sertie de diamants, la couronne de la statue de Notre Dame de Lourdes est l’œuvre d'un célèbre joaillier parisien. Majestueuse grâce à un savoir-faire unique, elle cache une histoire inspirante.

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Il existe de nombreuses couronnes de reines. Mais il existe surtout de belles et majestueuses couronne d’une reine très à part. Celle qui attire les foules à travers les plus grands sanctuaires du monde : les couronnes de la Vierge Marie. Et celle de Notre Dame de Lourdes est unique ! À la fois par sa beauté, sa symbolique et aussi en raison de l'histoire étonnante liée à sa création.

Majestueuse, elle est l’œuvre de la maison Mellerio, le célèbre joaillier de parures des reines, de bagues de fiançailles, mais aussi le plus grand fournisseur de couronnes religieuses. Et l’histoire de la couronne de la Vierge de Lourdes montre à quel point de belles œuvres peuvent être créées grâce au savoir-faire unique d'un artiste qui sait saisir aussi bien la dimension spirituelle de l’objet que l'élan national.

Tout commence le 1er février 1876. Dix-huit ans après les apparitions de Marie à Bernadette, le pape Pie IX ordonne le couronnement de la statue de Notre Dame de Lourdes. La cérémonie doit avoir lieu quelques mois plus tard, le 3 juillet. C'est Mgr Meglia, archevêque de Damas, qui couronnera la statue réalisée par un sculpteur français, Emmanuel Cabuchet. Mellerio, déjà à l’époque le joaillier des cours royales, propose aussitôt de créer la couronne. Rien d’étonnant puisqu’il travaille au même moment sur celle de la statue de l’archange du Mont-Saint-Michel, comme l'explique Jean-Jacques Richard, ancien bijoutier qui apporte à travers son blog un regard passionné sur l'histoire de la joaillerie, avec une recherche particulièrement documentée.

« Ayant appris qu’il était question de couronner la statue de Notre Dame de Lourdes, nous venons vous offrir nos services, encouragés par la décoration de Saint-Grégoire-le-Grand [décoration accordée par le Saint-Siège, ndlr] et la médaille de grand prix obtenue à Rome pour notre bijouterie et orfèvrerie appliquée au culte catholique, lors de l’Exposition universelle de 1870… », écrit-il au recteur du sanctuaire, le père Pierre-Rémy Sempé. Proposition acceptée, les deux discutent des symboles qui traduiraient le message de Lourdes délivré à Bernadette : l’Immaculée Conception. Le joaillier propose alors plusieurs dessins en imaginant les fleurs de lys, les roses et les étoiles. Le tout en or et diamants.

Le temps presse, la cérémonie approche à grands pas. Le père Sempé fixe le prix à 5.000 francs or, en espérant que le joaillier trouvera un moyen de réaliser la couronne dans ce budget et que les donateurs offriront des pierres précieuses. La maison Mellerio décide de faire appel à la générosité des Français en publiant une annonce passée le 29 mai, dans les Annales catholiques et dans la Semaine Religieuse de Paris. Un registre de donateurs est alors ouvert chez le bijoutier, installé rue de la Paix donnant sur la place Vendôme.

L’élan des fidèles dépasse toute attente : Mellerio aura un tel choix de pierres, qu’il se servira du reste pour confectionner d'autres objets liturgiques. Et c’est ainsi qu’il décrira la couronne terminée : « Du bord supérieur du bandeau et alternant avec les églantines, s’élèvent vers le ciel douze tiges de lis d’or avec leurs feuilles lancéolées, deux boutons non encore éclos, et au sommet une fleur épanouie dont les étamines sont terminées par un petit diamant qui rappelle les gouttes de rosée suspendues aux fleurs naturelles. Ces tiges, d’un admirable travail, constituent les fleurons d’une première auréole de la couronne ».

D’une valeur conséquente, sa "copie" en or sera confectionnée à la même occasion. Celle sertie de pierres précieuses sera réservée pour les jours de fête et les grandes cérémonies. Comme c’était le cas le 11 février 2007 quand le pape Benoît XVI a couronné à nouveau la statue de Notre Dame de Lourdes durant la journée mondiale des malades.

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