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Témoignages : ces musulmans syriens convertis au christianisme

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Mayas et sa fille de trois ans se recueillant devant une statue de saint Charbel.

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Nadine Sayegh - publié le 08/04/21
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Après dix ans de guerre, la Syrie apparaît par bien des aspects comme un pays en ruines. Mais il est aussi une terre d’espérance pour nombre d’habitants qui y ont découvert, malgré les épreuves, le message du Christ. Aleteia est allée à la rencontre de Yahya, Mayas et Oubada, trois Syriens musulmans qui se sont convertis au christianisme.

"Bien-aimée et martyrisée Syrie", c’est ainsi que le pape François a évoqué, lors de bénédiction Urbi et Orbi de Pâques, ce pays endeuillé et fragilisé par dix années de guerre. Dix années de souffrances, que l’Église a tenté de soulager par la présence de communautés au chevet des plus pauvres ainsi que l’investissement de près de 2 milliards de dollars. Ces épreuves, nombre de Syriens ont dû les affronter sans détour, puisant en eux des ressources insoupçonnées. Parmi eux, certains, dont Yahya, Mayas et Oubada, y ont découvert la foi et l’incroyable message d’amour du Christ.

Chaque année ce sont des centaines de baptêmes, toutes communautés confondues - latine, grecque catholique melkite, syriaque, orthodoxe ou évangéliste kurde - qui ont lieu, confirme le pasteur Nihad Hassan qui a déjà baptisé une centaine de réfugiés syriens au Liban, ou le père Raafat Abou El Nasser de l’église catholique melkite de Damas. "Il y a eu une demande croissante au vu des circonstances, de la guerre et de l’arrivée de l’État islamique", assure-t-il à Aleteia. "Les gens ont découvert une religion inconnue ou, méconnue. Ils sont passés de l’Islam au Christ, du simple prophète au Sauveur. Ces nouveaux convertis ont été suivis et accompagnés tout au long du chemin, entre 6 et 24 mois, jusqu’à leur baptême." Des itinéraires personnels bouleversants que le prêtre regrette de ne pouvoir détailler plus. "Il y a la peur de la famille et de l’entourage. D’ailleurs, beaucoup ont refusé de témoigner de peur d’être reconnus".  

C’est le cas de Yahya, né dans une famille musulmane, père d’une petite fille de 3 ans, originaire de Homs et syro-libanais. L’idée germe dans sa tête depuis plusieurs années mais le point culminant de sa conversion a été sa visite au monastère de Saint Charbel, au Liban. En 2014, la ville de Homs est assiégée et son père tué d’un missile lancé par Daech. Il décide alors de quitter Bab Amro avec son épouse, Mayas, pour le Liban puis le Kurdistan. "Je me suis senti tout d’un coup libéré d’un fardeau, en paix avec moi-même", confie-t-il. "J’ai eu la sensation d’avoir trouvé ce que je cherchais depuis longtemps. J’étais serein. Heureux. Je suis né de nouveau. Depuis, je me présente avec ma nouvelle identité, Jean. Aujourd’hui je fais partie de la chorale de l’église catholique d’Erbil, en Irak, où je vis avec mon épouse et notre petite fille de 3 ans, née directement chrétienne et baptisée".

Je cherchais un sens à ma Vie, et quand j’ai appris à connaitre Jésus, j’ai compris qu’Il était la Vie.

La parcours d’Oubada est lui aussi atypique. Issu d’une famille damascène musulmane conservatrice, il vit depuis longtemps en Arabie Saoudite pour le travail, fréquente les écoles publiques de confession islamique et s’intéresse à l’étude du Coran qu’il finit par comprendre parfaitement, jusqu’à en être frustré, ligoté. Il décide un jour, par curiosité, de se plonger dans l’Évangile et dans la vie de Jésus. En racontent son cheminement, sa main se saisit soudainement d’un chapelet qu’il a toujours à proximité. "Depuis toujours j’éprouve des sentiments très forts quand je passe devant une église", raconte-t-il. "Daech n’a fait que confirmer ce que je ressentais à propos de l’islam. Je m'en suis détaché. Il y a cinq ans, j’ai rencontré le père Raafat. Et deux ans plus tard, je recevais le baptême. Ce jour-là, je suis devenu un autre homme, c’était un sentiment indescriptible, tellement il était beau et profond". Un sentiment que partage pleinement Yahya : "Je cherchais un sens à ma Vie, et quand j’ai appris à connaitre Jésus, j’ai compris qu’Il était la Vie".

Malheureusement, leur foi les a conduits à être rejetés par leur entourage, leurs proches. Pour Yahya et Mayas, délaissés, affirment : "Notre famille en Syrie nous a rejetés ; nos voisins au Liban nous ont menacés, car pour eux, notre état civil est resté musulman. Et ici à Erbil, on éprouve beaucoup de difficultés à intégrer la communauté chaldéenne, refermée sur elle-même" ! Une épreuve qui pousse Mayas a affirmer : "L’église est ma deuxième maison. Il n’y a que ma foi qui m’aide aujourd’hui à supporter ces moments difficiles". 

Quant à Oubada, ce résident en Arabie, c’est discrètement qu’il vit sa foi. "Je ne peux pas témoigner publiquement mais je vis ma foi avec les évangiles, mon livre de chevet, et les chants byzantins. Je suis un homme comblé de l’amour du Christ". 

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