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De la Bible aux Bibles : la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB)

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Un exemplaire de la La Traduction Œcuménique de la Bible (TOB).

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 07/09/20
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La Traduction Œcuménique de la Bible, plus connue sous son abréviation TOB, est le fruit d’une communion entre des Églises jusqu’alors séparées. Elle a été publiée dans les années 1970. Parue en 1975-1976, la TOB trouve ses origines chez les dominicains qui souhaitaient réviser la Bible de Jérusalem et, pour ce faire, avaient sollicité le concours de théologiens protestants, catholiques et orthodoxes. Rapidement, ces chercheurs prirent conscience qu’une nouvelle traduction de la Bible à part entière s’imposait si un rapprochement de ces Églises était l’objectif souhaité… Un immense chantier s’ouvrait dès lors pour les Pères dominicains et exégètes protestants des Sociétés bibliques.

Pour la première fois, en effet, une traduction commune allait être entreprise réunissant savoirs et sensibilités des catholiques, protestants et orthodoxes à partir des Saintes Écritures. Clin d’œil amusant, il avait été convenu de débuter l’entreprise par l’épître aux Romains, étant entendu que si un accord se réalisait sur ce texte, le reste suivrait ! L’essai fut concluant et le travail collaboratif fructueux en parvenant à une traduction quasiment sans oppositions.

En pratique, chaque livre biblique – à l’exception des Psaumes et de l’épître aux Romains – faisait l’objet d’un travail d’équipe de deux chercheurs : un protestant et un catholique travaillant ensemble afin de discuter des questions de vocabulaire et de traduction, tel par exemple, le choix de retenir “le Seigneur” pour la transcription du nom de Dieu en hébreu, et non plus “Yahvé” ou “L’Éternel”. La TOB a cherché à corriger le moins possible le texte hébraïque lorsque cela était possible, à la différence des autres Bibles. Cette fidélité au texte originel massorétique a été le maître mot en réduisant au maximum les interprétations extensives à partir de l’hébreu.

Une communion entre les chrétiens

Le défi n’était pas de la moindre importance puisque cette démarche interconfessionnelle se devait de réunir des Églises souvent opposées quant à leur lecture de la Bible, les versions jusqu’alors éditées étant souvent considérées de part et d’autre comme la “vraie Bible”… La TOB eut dès lors comme objectif premier de réduire ces oppositions en élargissant cette initiative à l’ensemble du monde francophone présent en Europe, Afrique, Asie et Océanie. De plus, cette Bible allait désormais permettre d’avoir un texte commun pour les liturgies réunissant à la fois catholiques, protestants et orthodoxes, évitant ainsi les gênes occasionnées lors des cérémonies œcuméniques avec des Bibles différentes. Autre signe également de réunion, les livres deutérocanoniques (appelés apocryphes par les protestants) se trouvent placés judicieusement entre la Bible hébraïque et le Nouveau Testament, ces textes n’étant pas reconnus par les juifs et les protestants. Ainsi, indéniablement et malgré quelques réserves la Bible Œcuménique prenait vie.

Un accueil globalement positif

Les Églises protestantes ont largement accueilli cette initiative et la TOB a souvent trouvé place dans les foyers comme bible familiale. Pour les catholiques, la réception a également été positive même si certains ont souligné le caractère moins poétique de la traduction des Psaumes par rapport à celle proposée par la Bible de Jérusalem. Cependant, le fait de disposer d’une Bible avec un important travail de notes intégrales ou essentielles (selon les versions) quant aux difficultés du texte a joué en faveur de la TOB. Seuls les chrétiens évangéliques ont été en retrait sur cette entreprise, lui préférant la plus traditionnelle Bible Segond.



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Depuis cette première TOB, plusieurs éditions ont eu lieu, la dernière datant de 2010 avec de nouvelles traductions et une participation plus active de la partie orthodoxe, jusqu’alors plus en retrait. Enfin, cette nouvelle et dernière édition de la TOB a tenu compte de l’évolution de la science biblique, et comporte de nouvelles notes, ainsi que l’ajout de six livres deutérocanoniques supplémentaires en usage dans les églises orthodoxes.


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