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Mères de famille : se ressourcer, oui, mais comment?

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Mathilde de Robien - publié le 23/01/20 - mis à jour le 27/09/21
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Où puiser l’énergie, la paix et la bonne humeur qui nous font parfois cruellement défaut ? Le sport, les sorties avec les copines ou la lecture de la dernière page d’un livre commencé il y a des siècles sont une première piste. Cependant, la fréquence et la qualité de notre relation à Dieu ne seraient-elles pas elles aussi une source inépuisable de paix et de joie ?

Nos amies, notre mère, et même notre médecin nous y enjoignent gentiment devant notre mine fatiguée : « Prenez du temps pour vous ! » Mais voilà, entre le boulot, la maison, les enfants et son couple, comment faire pour prendre du temps pour soi ? Primo, où le caser dans son agenda ? Secundo, dans l’hypothèse où on arrive à dégager une heure par semaine, comment mettre ce royal créneau à profit ? Et tertio, comment ne pas culpabiliser à l’idée de laisser en plan mari et enfants pendant que l’on s’octroie du « bon temps » ?

Pour ce qui est de le caser dans son agenda, il n’y a pas vraiment de sujet. Lorsque l’on a découvert ce qui nous ressourçait vraiment et que l’on a fait l’expérience des nombreux bienfaits que cela engendrait dans notre vie personnelle et familiale, « la pause s’impose » d’elle-même, sans vouloir paraphraser les sociétés d’autoroutes soucieuses de notre sécurité. Ensuite, comment mettre ce temps à profit ? Ceci demande de bien se connaître. De savoir ce qui va contribuer à nous rendre heureuses, à nous mettre de bonne humeur. Cela peut aller du cours de sport à la lecture d’un bon roman, en passant par des activités de bénévolat ou par la prière.

Éline Landon, dans son petit ouvrage Burn out maternel et épuisement spirituel (Artège), conseille de viser d’abord « des modestes commencements », à l’instar de ce que nous dit la Bible dans le livre de Zacharie (Za 4,10) : boire un café sur son canapé, faire une balade autour de la maison histoire de respirer, lire un chapitre d’un livre commencé depuis des lustres, prendre une douche bien chaude ou encore un petit temps de prière. « L’essentiel est de trouver comment je peux me « pauser », me ressourcer pour retrouver ce ciel en moi, ce temps de repos qui, reconduit plusieurs fois dans la même journée, la même semaine, va me permettre de me reconnecter à mon moi profond où se trouve la présence de Jésus afin de continuer la route apaisée », explique-t-elle. Deux conditions importantes pour que ce temps soit un vrai repos : qu’il soit régulier et source de paix.

Ne pas culpabiliser. Comment ? Tout simplement en se disant que ses proches bénéficient aussi de ce temps « pour soi » sans lequel on deviendrait une mère hystérique ou une épouse éternellement mal lunée. Une condition essentielle pour pouvoir clamer, avec Hélène Bonhomme, fondatrice du blog « Fabuleuses au foyer », le mantra simple mais vrai : « Quand maman va, tout va ». Laetitia Pouliquen, auteur de Femme 2.0. Féminisme et transhumanisme : quel avenir pour la femme ? (Saint-Léger) témoignait ainsi lors du colloque Le Défi de femmes : « Qu’est-ce que nous faisons en premier lieu dans notre journée ? Pour moi, il est important de mettre Dieu en premier, autant que possible. Deuxième élément, je m’occupe de moi : pour que le réceptacle déborde, il doit être plein. Je prends le temps de me maquiller, de manger un bon petit-déjeuner, de faire mes pauses yoga préférées ». Oui, pour pouvoir donner, une femme, une mère, doit également recevoir.

Se détendre suffit-il à son plein épanouissement ? Si on est chrétienne, favoriser régulièrement un cœur à cœur avec Jésus peut se révéler être une source particulièrement riche et réconfortante. En cas de grande fatigue, de désespoir, « ayons cette foi que le Seigneur ne nous laissera pas sous notre genêt », exhorte Éline Landon en comparant une mère épuisée au prophète Élie qui s’était arrêté, harassé de fatigue, sous un buisson. « Nourrie et reposée, nous aussi, nous aurons retrouvé les forces pour repartir, avec une foi renouvelée, une perspective nouvelle, une confiance retrouvée ».

Par la prière, un lien fort s’établit avec Celui qui peut tout. Éline Landon invite chacune à Lui exprimer les émotions qui l’animent, de la même manière que Jésus en faisait part à Dieu son Père. « Jésus aussi exprime des émotions, lui aussi pleure, lui aussi se met en colère dans le temple. Mais la paix demeure dans la relation qu’il entretient en permanence avec son Père », remarque-t-elle. Alors nous aussi, nous incite-t-elle, « ouvrons nos cœurs, avec nos ressentis, nos émotions, Jésus les comprend, mais il y mettra de l’ordre et nous établira dans la paix ».

On peut commencer par quelques minutes de prière quotidienne, lorsqu’on pense à Jésus dans la journée, telles des petites flèches d’amour vers le Créateur. On peut participer à des groupes de prière, comme la prière des mères par exemple, invitant une fois par semaine à confier ses enfants au Seigneur en compagnie d’autres mamans. Les plus avancées dans leur vie spirituelle peuvent fixer un temps d’oraison dans leur journée ou se rendre à la messe en semaine. Plusieurs retraites sont spécifiquement dédiées aux femmes et mères de famille, afin de leur offrir deux jours de ressourcement spirituel intense. Ainsi, les retraites Essencielle, organisées par la communauté de l’Emmanuel, Cœur de Femme, ou encore les Pauses mamans au sanctuaire de Montligeon, permettent de se ressourcer au plus près du Seigneur, pour mieux donner et se donner.

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