Un chercheur américain s’est penché sur les références bibliques présentes dans les chansons de Bruce Spingsteen.
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Bien qu’il ne soit plus pratiquant, Bruce Springsteen affirme dans ses mémoires publiées l’an dernier, Born to run, que la foi catholique ne l’a jamais quitté. « Une fois catholique, tu es toujours catholique », explique-t-il. Et de préciser plus loin : « Je ne participe pas à ma religion mais je sais quelque part… au fond de moi… Je suis toujours dans l’équipe. » Azzan Yadin-Israel, professeur d’études juives et de lettres classiques de l’Université Rutgers, dans le New Jersey, le souligne remarquablement dans The Grace of God and the Grace of Man : The Theologies of Bruce Springsteen, un livre qui décortique les chansons du chanteur américain et démontre comment la Bible est très présente dans ses chansons.
Des références à l’Ancien et au Nouveau Testament
Dans une interview accordée au Times of Israel, Azzan Yadin-Israel prend plusieurs chansons en exemple qui, selon lui, font référence à l’Ancien et au Nouveau Testament. Par exemple, dans son premier album, Greetings d’Asbury Park, N.J., il chante : « Ils cassent des poutres et des croix dans une ronde spasmodique parfaite… Et tout le monde s’échoue sur la rue principale après avoir bu du sang impure. » Pour le professeur, ces deux phrases sont inspirées par Matthieu 26 et le récit de la Cène, quand Jésus affirme : « Prenez, mangez ; C’est mon corps. C’est mon sang. »
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Plus tard, dans « The Promised Land », chanson au titre évocateur tirée de son quatrième album, il fait une allusion à l’Ancien Testament selon Azzan Yadin-Israel, en disant être « sur la piste d’un serpent à sonnette dans le désert de l’Utah ». Pour l’intellectuel, il s’agit d’une référence à la traversée du désert du peuple juif, lors de l’exode d’Égypte à la Terre Promise. Dans la même chanson, il doit surmonter nombre de difficultés, notamment une tempête apocalyptique : « Il y a un nuage sombre qui s’élève du sol du désert. J’ai fait mes bagages et je me dirige directement dans l’orage ». En se demandant pourquoi la tempête vient du sol du désert et pas du ciel, Azzan Yadin-Israel pense trouver la réponse dans le livre de l’Exode (Exode 13, 21) : « L’Eternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit. »
La transcendance procurée par une voiture ?
Un chapitre est également consacré aux chansons « Swallowed Up (In the Belly of the Whale) » (« Avalé par le haut (dans le ventre de la baleine) »), « Adam Raised a Cain » (« Adam a soulevé Caïn ») et « Jesus Was an Only Son » (« Jésus était un fils unique »). Selon lui, ces chansons aux titres explicites forment le « midrash de Springsteen ». « Dans le judaïsme, un midrash se réfère au commentaire sur la Torah hébraïque », explique le chercheur, qui estime que le chanteur se balade entre les sphères religieuses et laïques. « Il trouve le religieux dans le terrestre. Il dit qu’il y a des éléments du transcendant dans notre monde. Si Henry David Thoreau est sur le point de trouver le spiritualisme dans la nature, si Friedrich Nietzsche est de le trouver dans l’art, alors pour Bruce Springsteen il pourrait être dans l’amour de votre femme ou dans la liberté procurée par une voiture. »
https://youtu.be/IlImsQz5rKU