Carême 2025
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Prêtre jésuite péruvien né en 1665, le père Alfonso Messia est à l’initiative de la "Dévotion aux trois heures d’agonie du Christ", un livret comprenant la méthode pour la pratiquer, les prières et méditations pour chacune des sept dernières paroles du Christ sur la Croix et la vénération des cinq plaies du Christ. Cette dévotion, qui s’étendait de 12 heures à 15 heures, a trouvé un très fort écho dans les paroisses de Lima, puis dans l’Amérique Latine.
Les Marianistes
En France, trois personnes sont les instigateurs d’une dévotion au Christ mourant : le Père Guillaume-Joseph Chaminade, prêtre réfractaire durant la Révolution française, fondateur des Marianistes, Mlle de Lamourous sa fille spirituelle, et Adèle de Trenquelléon, fondatrice de la branche féminine des Marianistes. Les deux femmes connaissaient bien la tradition carmélitaine selon laquelle les sœurs vénèrent à trois heures le Christ mourant, et s’en sont inspirées pour leurs propres congrégations. Sous l’influence de ces deux femmes, le Père Chaminade, très attaché au mystère du Calvaire, va donner forme à la prière que voici :
Mon Dieu, je me transporte en esprit sur la montagne du Calvaire pour vous voir rendre le dernier soupir, et vous demander pardon de mes péchés qui sont la cause de votre mort. Acte de contrition. Puis on ajoute : Je vous remercie, ô mon divin Jésus, de ce qu’il vous a plu de me donner la très sainte Vierge pour mère ; faites-moi la grâce d’imiter ses vertus. Et vous, Vierge sainte, ma bonne mère, prenez-moi sous votre très sainte protection, et obtenez-moi celle de votre cher Fils Jésus.
Sainte Faustine et l’heure de la Miséricorde
À travers ses paroles à Sainte Faustine (1905-1938) retranscrites dans son Petit Journal, Jésus invite toutes les âmes à la conversion en ayant recours à Sa Miséricorde, en particulier à l’heure de sa mort : "À trois heures, implore ma miséricorde, particulièrement pour les pécheurs, et plonge-toi, même un court instant, dans ma Passion, en particulier dans mon abandon au moment de mon agonie." (P. J. 1320) Et encore : "Tâche, ma fille, de faire à cette heure-là le chemin de croix (…). Si tu ne peux pas faire le chemin de croix, entre au moins un moment dans la chapelle et vénère mon cœur plein de miséricorde (…) ; et, si tu ne peux pas entrer dans la chapelle, plonge-toi dans la prière, là où tu te trouves, ne serait-ce qu’un tout petit instant." (P. J. 1572)
En ce Vendredi Saint, les chrétiens sont invités à unir leur cœur à Jésus crucifié. Prier les mystères douloureux ou le chemin de croix, réciter une courte prière, prendre un moment de silence, la manière de suivre cette dévotion appartient à chaque âme. Quelle qu’en soit la forme, ce moment est appelé à être une réponse à l’appel d’amour de Jésus : "J’ai soif !"