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Comment entrer dans le mystère du Jeudi saint ?

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Jean-Michel Castaing - publié le 16/04/25
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Le Jeudi saint, le chrétien qui désire être en pleine communion avec Jésus vit les trois dimensions du premier jour de la Passion : la gravité, l'intimité et le mystère.

Carême 2025

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Le temps pascal est l'occasion de revivre intérieurement les événements du salut comme si nous étions des contemporains de Jésus dans sa vie terrestre. Dans la liturgie de l'Église, les mystères deviennent présents, comme s'ils traversaient les siècles. C'est une grâce que nous serions coupables de négliger. Ainsi, pour le Jeudi saint, pour entrer en communion avec Jésus et l'Église naissante, il faut se reporter en esprit au Cénacle avec les Douze. Là, autour de la table du dernier repas, demandons la grâce de revivre de l'intérieur le mystère qui s'y déroula il y a plus de deux mille ans. Trois caractéristiques majeures du Jeudi saint vont nous apparaître : sa gravité, son intimité et son mystère. 

La gravité du Jeudi saint

L'ambiance est lourde autour de la table. Jésus vient d'annoncer qu'un des Douze va le livrer. Pierre demande au disciple bien-aimé de demander au Maître l'identité du traître. Mais ce n'est pas seulement Judas qui livre Jésus, c'est Jésus qui se livre en instituant l'Eucharistie. Les disciples ne comprennent pas tout, même s'ils pressentent que l'heure est grave. Et cette gravité se répercute, pour les croyants du XXIe siècle, dans l'office du Jeudi saint. À la fin de la messe, nous accompagnerons en procession Jésus au reposoir où nous veillerons toute la nuit avec lui tandis qu'il entrera en agonie.

La journée avait commencé par une ambiance festive, comme à chaque repas pascal où les invités remercient Dieu pour ses bienfaits. Le psaume 115 de la messe ne dit-il pas : "Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ?" Mais très vite l'accent de gravité va prendre le dessus. C'est le dernier repas de Jésus dans sa vie mortelle ! Comment les cœurs ne seraient-ils pas serrés ? "J'ai désiré avec ardeur manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ; car le vous le dis, je ne la mangerai jamais plus jusqu'à ce qu'elle s'accomplisse dans le Royaume de Dieu" confie-t-il à ses disciples (Lc 22, 15-16).

L’heure est à l’intimité

Cependant, cette note de gravité ne doit pas occulter la dimension intime de cette soirée à nulle autre pareille. Car Jésus, en plus de livrer son Corps et son Sang, se livre dans des confidences comme jamais auparavant. Dans l'évangile de saint Jean, il confie à ses disciples les révélations les plus hautes qu'il leur ait jamais partagées. Ce soir, il leur ouvre son cœur comme jamais. On a d'ailleurs assimilé ses paroles à celles que tenaient dans l'Antiquité les personnes importantes qui allaient mourir et qui, à cette occasion, délivraient en quelque sorte leur testament spirituel à leurs proches. 

Le Jeudi saint, l'heure est à l'intimité entre Jésus et les Douze. Ils ne sont plus ses disciples mais ses amis, comme il le déclare lui-même. Enfin, par la prière sacerdotale, rapportée par le chapitre 17 de l'évangile de Jean, Jésus prie le Père pour lui, pour ses disciples et pour ceux qui croiront en lui. Jésus livre son cœur entièrement. Les églises sont moins remplies le Jeudi saint que le Jour de Pâques mais le climat est y plus intense. Et cette intensité, la liturgie la doit autant au climat d'intimité qu'à celui de gravité de cette soirée. 

Le mystère demeure

Enfin, la spiritualité du Jeudi saint ne serait pas complète sans l'atmosphère de mystère qui l'imprègne de part en part. Certes, Jésus s'est livré — au double sens du mot. Jamais il n'a fait de telles confidences à ses disciples, à ses amis. Par l'Eucharistie, sacrement de son Corps et de son Sang, c'est-à-dire de sa personne tout entière et de sa vie, il ne retient rien et se livre intégralement. Cependant, le mystère demeure. Qui est-il ? La prière sacerdotale a levé un peu le coin du voile sur son identité. Il est le Fils du Père… Pourtant, quel mystère recouvre une telle identité ! D'ailleurs, l'agonie qui va suivre au jardin des Oliviers sera l'abîme le plus profond de son existence, tandis qu'il prie son Père en l'appelant "Abba". Aussi l'agonie rejaillit-elle rétroactivement sur l'ensemble du Jeudi saint. 

La Passion est imminente. Le Père livre son Fils, le Fils obéit par amour pour Lui et pour les pécheurs que nous sommes… Comment le Jeudi saint ne serait-il pas enveloppé par le mystère, à commencer par celui, insondable, de la volonté divine ?

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