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Les missionnaires étrangers bientôt interdits de séjour en Chine ?

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Messe dominicale dans l'église Notre Dame de Chine, Paris.

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Florian Dunoguiez - publié le 08/04/25
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L’Administration nationale des Affaires religieuses (NRAA) de la République populaire de Chine a annoncé le 1er avril de nouvelles règles sur les libertés religieuses, qui doivent entrer en vigueur le 1er mai. Elles concernent désormais les étrangers se rendant dans le pays, et stipulent que toute activité et relation à caractère religieux doit se faire en conformité avec le Parti.

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C’est un nouveau tournant dans la politique de sinisation des religions en Chine. L’Administration nationale des Affaires religieuses (NRAA) de la République populaire de Chine a annoncé le 1er avril la mise en place de nouvelles règles restreignant les libertés religieuses. Elles concernent cette fois-ci les étrangers se rendant dans le pays et doivent entrer en vigueur à partir du 1er mai, rapporte le National catholic register, journal hebdomadaire catholique basé aux États-Unis, le 3 avril dernier. Les différentes activités religieuses seront désormais systématiquement contrôlées par le parti. Tout moyen d’expression et de diffusion de sa religion est aussi tenu d’être surveillé par les autorités, par crainte que cela ne remette en cause les intérêts de l’État. Ces nouvelles "règles détaillées" se découpent en 38 articles, regroupant des obligations et des interdictions. 

S’ils souhaitent organiser des activités religieuses, ou entrer en contact avec des institutions religieuses, les non-Chinois vont désormais devoir demander systématiquement l’accord des autorités du parti, représentées par la NRAA. Les catholiques étrangers ont donc interdiction de rentrer en contact avec des communautés catholiques chinoises exerçant de façon "clandestine", mais uniquement avec celles se conformant à l’Association patriotique des catholiques chinois (Église sous la juridiction du gouvernement chinois, ndlr)

L’auto-administration de l’Église renforcée

Comme si le message n’était pas assez clair, l’article 5 renchérit en soulignant que "les étrangers qui participent à des activités religieuses en Chine doivent respecter les lois, règles et législations chinoises, se soumettre au principe d’indépendance et d’autogestion des religions en Chine, et accepter la supervision légitime du gouvernement chinois", signifiant par là que les religions doivent seulement être pratiquées en conformité avec les intérêts nationaux. Si les catholiques étrangers étaient déjà tenus de ne pas violer les lois de la République populaire de Chine, les nouvelles dispositions de ces règles renforcent le contrôle de l’État sur l’Église catholique chinoise. 

L’article 26 ajoute que "les organisations ou individus étrangers ne doivent pas recruter d’étudiants à l’étranger dans l’objectif de former de nouveaux membres du clergé sur le territoire chinois sans autorisation". Une séparation stricte entre les croyants chinois et étrangers est aussi de mise, à une exception près : "En cas d’activités religieuses communautaires organisées pour les étrangers en Chine, seuls les étrangers peuvent y prendre part à l’exception des religieux chinois qui les président", précise encore l’article 16. Enfin, les étrangers appartenant à une religion ne pourront pas apporter plus de dix ouvrages religieux, et s’ils souhaitent apporter du matériel audiovisuel pour du contenu religieux, ils devront demander d’abord l’autorisation des organisations religieuses nationales ou de régions, qui agissent en conformité avec l'État.

Un élargissement de la mainmise de l’État 

En Chine, le pouvoir politique voit les religions comme un "contre-pouvoir", sur lequel il est nécessaire d’avoir la mainmise pour qu’elles ne nuisent pas aux intérêts du parti. Les chrétiens vivent ainsi difficilement leur foi. Malgré le renouvellement de l’accord du Saint-Siège avec Pékin sur la nomination des évêques en novembre dernier, le pays entend bien continuer à mener son plan de sinisation de la société, preuve en est avec la mise en place de ce nouveau règlement.

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