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"Un homme avisé trouvera le bonheur ; qui se fie au Seigneur est plus heureux encore !" (Pr 16, 20). Un homme avisé est prudent, réfléchi et agit après avoir vu toutes choses. D’où vient le verbe "aviser", sinon de "bien voir" ? Un homme avisé réfléchit mûrement afin de ne pas faire n’importe quoi et trouve ainsi le bonheur. D’où vient alors qu’il est plus heureux surtout s’il "se fie au Seigneur" ? Parce qu’ainsi il retrouve la droiture et la bonne voie pour guider sa vie qui correspond au dessein de Dieu. Voilà pourquoi selon la sagesse humaine, il faut suivre son intelligence et selon la sagesse divine, il faut se "fier" à Dieu. Or il s’agit de voies convergentes, si l’homme réfléchit correctement. Mais je préfère la voie de Dieu quand je sais que mes vues personnelles sont entachées d’approximations et manquent parfois de certitude, ce qui ne m’empêche pas de mobiliser mon intelligence, don de Dieu, pour chercher mon bonheur. L’Ecriture dit souvent : "Heureux est l'homme qui met sa foi dans le Seigneur" (Ps 39, 5). Concluons que la confiance, petite sœur de la foi, recommande que l’on s’abandonne au Seigneur plutôt qu’aux théories limitées à une époque et pensées par les hommes. C’est tout le drame de la modernité qui pense l’homme sans Dieu. "Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel" (Jr 17, 5).
Regardons les choses qui nous apparaissent, tout en sachant que le Seigneur voit mieux que nous leurs conséquences. On a cru que la spéculation pouvait suffire seule à donner du bonheur à l’homme. La foi vient compléter et corriger beaucoup de nos divagations. Elle donne une perspective plus haute, car « confiance » a une racine latine, confidentia, qui peut évoquer le devenir, donc une vue sur l’avenir, ou espérance bien liée au bonheur. N’ayons pas une foi naïve, mais également avisée, fondée sur une sagesse et une expérience, qui combattent l’anxiété et le doute. Si les combats sont là, reste la joie de se savoir aimé, et aidé par la Providence. Saint Paul exhorte : "Je veux que vous soyez avisés en vue du bien, et sans compromission avec le mal" (Rm 16, 19).

