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Quelle différence entre “chrétien” et “catholique” ?

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Valdemar de Vaux - publié le 14/03/25
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Chrétien ou catholique ? Si ces termes paraissent avoir un sens clair, disciple du Christ pour le premier et fidèle au Pape pour le second, leur histoire et leur acception est en réalité plus large. Explications.

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"C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de ‘chrétiens’ " (Ac 11, 26) raconte le livre des Actes des apôtres. L’adjectif "chrétien", sert donc d’abord historiquement à qualifier les sectateurs du Christ pour ceux qui ne les suivent pas encore mais veulent pouvoir désigner un groupe qui se distingue apparemment dans la ville d’Antioche, en Turquie actuelle.

Il est aussi utilisé par l’apôtre Pierre dans une lettre, pour rappeler que suivre le Fils de Dieu est une fierté. "Si c’est comme chrétien [que l’on vous insulte], qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce nom-là" (1P 4, 16) dit-il ainsi à ses disciples. Avec le temps, souvent substantivé, il a gardé ce premier sens : "Qui est baptisé et fait profession de la foi en Jésus-Christ" dit par exemple la nouvelle édition du Dictionnaire de l’Académie française.

Universalité du salut ou fidélité au Pape

Le mot "catholique" n’est pas présent dans le Nouveau Testament. Contrairement à "chrétien", l’adjectif n’est pas un néologisme même si son usage s’est spécialisé par la suite. Il s’agit tout simplement de l’épithète grecque pour dire "universel". Le premier à l’utiliser serait Ignace d’Antioche au IIe siècle dans sa Lettre aux Smyrniotes d’après le site patristique.org : "Partout où paraît l’évêque, que là aussi soit la communauté, de même que partout où est le Christ-Jésus, là est l’Église catholique".

Cette citation montre bien que la catholicité renvoie à l’universalité du salut, manifestée par les successeurs des apôtres qui relient l'Église locale à l’Église visible et invisible et à l’unité de l’Épouse du Christ. Dès le concile de Constantinople, en 381, le Symbole de la foi intègre les quatre caractéristiques de l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Pourtant, avec le temps et les divisions de l’Église, l’adjectif "chrétien" a gardé son sens général attaché au Christ lui-même, quand le qualificatif "catholique" s’est opposé aux attributs "orthodoxe" (tenants de la foi "droite") ou "protestant" (contre la hiérarchie ecclésiale). Ainsi catholique est-il utilisé aujourd’hui le plus souvent pour désigner un chrétien fidèle à l’Église romaine. Cela dit, le sens d’universelle demeure, qui est proclamé chaque dimanche dans le Credo.

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