Sylvie, 49 ans, éprouve une immense gratitude pour son mariage avec Nicolas. Dix ans de bonheur ensemble. Aujourd’hui, ils habitent à Londres, mais leur histoire a commencé dans l'Île-Saint-Louis, à Paris. "Je travaillais dans l’édition, j’avais rencontré des auteurs, mes soirées consistaient à refaire le monde autour d’un verre de vin mais une petite voix intérieure me disait de changer de direction, de m’ouvrir à d’autres cercles", témoigne Sylvie, aujourd’hui professeur d’Histoire-Géographie. "Il y a eu cette soirée, je savais que je ne connaîtrais pas grand monde mais j’y suis allée. Heureusement, car c’est là que j’ai rencontré Nicolas !"
Âgés de plus de 35 ans, Sylvie et Nicolas étaient tous deux certains de leur désir de se marier. Les années passant, ils avaient l’un et l’autre retroussé leurs manches pour trouver la perle rare. Leur histoire devient sérieuse après un échange plein d’humour et du respect de l’autre. Sylvie raconte : "Après trois mois, j’ai dit à Nicolas : "Écoute, j’ai lu dans Elle que trois mois, c’est une étape critique dans un couple, alors soyons clairs : je cherche quelqu’un avec qui vieillir, qui soit Bidule-compatible et qui n’a pas peur d’embrasser un cendrier", raconte-t-elle en riant. "Bidule, c’était mon chien, et je fumais pas mal à l’époque !" Nicolas ajoute avec humour : "A mon âge, je savais ce que je voulais, je n’avais plus de temps à perdre. Alors je n’allais pas dire non, sinon je renonçais à 80% du marché !" Une autodérision qui apporte de la légèreté dans leur soif de fonder un foyer, alors que la majorité de leurs amis ont déjà trouvé le grand amour.
Une foi ancrée dans l’espérance
La jeune femme vit cette rencontre avec une foi renouvelée. Une foi redécouverte au décès de sa mère. En recueillant son dernier souffle, Sylvie a comme goûté au parfum de Ciel. Une expérience à la fois merveilleuse et difficile : "A la mort de Maman, j’ai retrouvé la foi, c’était peut-être son cadeau de départ. Mais cela n’effaçait pas pour autant les aspects douloureux de notre relation. C’était étrange parce qu’en retournant dans une église, je me sentais en même temps chez moi, à la maison, et en même temps en décalage, cela n’a pas été un chemin facile". Grâce à cette reconversion, Sylvie et Nicolas ont vécu une très belle préparation au mariage que tous les deux ont énormément appréciée. "Cela nous a donné un socle solide, probablement la base de nos choix actuels comme aider à l’éveil à la foi, participer à la prière des mères ou inscrire notre fille chez les jeannettes."
Un amour et une ouverture qui rayonnent
Ce chemin de plusieurs années, espérant rencontrer sa moitié et construire un foyer, donne à Nicolas et Sylvie une grande ouverture aux autres. Leur sens de l’accueil est débordant. Ils n’hésitent pas à prêter leur maison à des amis de passage ou laisser les clés à une autre amie cherchant un bureau pour la journée. Quant à Nicolas, quand il n’est pas derrière son ordinateur (il travaille dans la finance), ni sur les terrains de rugby (il entraîne une équipe de jeunes), il se met aux fourneaux pour recevoir leurs amis. Sylvie accueille la prière des mères chez elle tous les vendredis, et le dimanche, elle entraîne sa fille de dix ans pour l’aider dans le groupe d’éveil à la foi de la paroisse. Ainsi les chères têtes blondes de 3 à 8 ans sont encadrées avec douceur.
Bien au-delà des aspects pratiques, c’est une ouverture du cœur qui caractérise ce couple frisant la cinquantaine. "À la mort de Papa, Nicolas m’a aidé avec les aspects administratifs. Il n’y a pas plus honnête que lui, mais mes sœurs n’étaient pas ravies et elles ont été dures avec lui", se souvient Sylvie. "Pourtant il gardait avec elles tout son calme et sa gentillesse. Il m’a édifiée." En effet, malgré les remarques ou sous-entendus, Nicolas persévère dans la bonté, gardant son humeur égale. Leur fécondité dépasse le cadre de leur foyer comme le montre la reconversion de Sylvie de l’édition à l’enseignement. Les adolescents qui lui sont confiés, ainsi que leurs parents, trouvent en elle un guide qui peut suggérer des pistes, notamment quand ils ont des difficultés.
La foi transmise comme un flambeau
Un mot, un rire, une prise de hauteur. De petites choses dans le témoignage de Sylvie et Nicolas qui aident leur entourage à se concentrer sur l’essentiel. Leur fille en est un beau témoignage : le papa de Nicolas vit ses derniers mois sur terre, et leur fille, avec la fraîcheur et le naturel de l’enfance, n’hésite pas à répondre aux encouragements de ses parents en allant s’asseoir auprès de son Grand-Père pour lui proposer de lire une prière. Une Espérance de partager un peu cette paix que le Christ veut donner à chacun, à tous les âges de la vie.
Qui pourra dire si ces années à espérer trouver le grand amour n’ont pas participé à ancrer douceur et bienveillance au cœur du mariage de Sylvie et Nicolas ? L’expérience acquise avec l’âge donne aux époux une compréhension humaine, une tolérance qui leur permet d’aider les autres, peu importent leurs petits travers et, finalement, d’être eux-mêmes plus heureux. L’âge est peut-être une des clés qui permet une compréhension plus profonde de ce qui compte vraiment. "Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur." chante le Psaume 26. La maturité est une force, et le Seigneur s’occupe de tout. Comme le pense Nicolas, l’amour c’est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge.