"Imaginez-vous Lyon sans sa basilique ?"La Fondation Fourvière a lancé cette question choc en décembre dernier pour alerter les Lyonnais, mais aussi tous les Français amoureux du patrimoine religieux, sur la nécessité de récolter rapidement 2.5 millions d’euros. L'objectif est de permettre le lancement, courant 2025, d’importants travaux de rénovation des quatre tours, toutes très abîmées par le temps qui passe et les intempéries (pluie, gel, sécheresse).
Tout a commencé par un diagnostic général des parties hautes de la basilique Notre-Dame de Fourvière, mené par un architecte et des bureaux d'études entre novembre 2023 et juillet 2024. "À la lecture de ce bilan sanitaire, nous avons été surpris de la gravité du constat", confie à Aleteia Antoine Requin, responsable des travaux pour la Fondation Fourvière. "Grâce à des drones, les équipes ont pu accéder à des lieux qu’on ne voyait pas et découvrir les infiltrations d’eau, notamment sur les terrasses des tours ainsi que, plus embêtant encore, des mouvements structurels, notamment au niveau des créneaux que nous appelons ici couronnement, avec d’importants risques de chutes de pierres". L'architecte et ses équipes ont ainsi priorisé dix grands travaux à réaliser dans les années à venir, avec dans le trio de tête, les tours à rénover d’urgence. "Bien sûr, elles ne vont pas s’écrouler demain", tempère Antoine Requin, ingénieur de formation, "mais tout de même, il faut agir rapidement, notamment pour sécuriser le lieu, car des pierres menacent de tomber sur le parvis, et aussi pour éviter que les travaux à réaliser ne deviennent de plus en plus chers".
Déjà 1,5 million d’euros récoltés
C’est donc la somme de 2.5 millions d’euros qui a été estimée pour pouvoir lancer ces travaux qui devraient démarrer "à la rentrée 2025, après les nouvelles études et le choix des entreprises intervenantes". "Des échafaudages seront alors installés, dans un premier temps, sur les deux tours du parvis, mais la Basilique sera toujours ouverte, quelle que soit la durée des travaux", ajoute Antoine Requin.
Quant à la campagne “choc” de don, imaginée par les équipes de la Fondation, elle a rapidement porté ses fruits puisque déjà 1.5 million d'euros ont été récoltés en quelques semaines. "Nous sommes très heureux du bon écho de cet appel aux dons, mais pas si étonnés car nous savons les Lyonnais très attachés à Fourvière, et ils répondent toujours présents pour la soutenir", confie à son tour à Aleteia, Marine Guillemain, la responsable communication du site. Sans doute l'actualité de Notre-Dame de Paris a-t-elle aussi permis de faire écho auprès des Français, qui se sont mobilisés pour le patrimoine religieux, ne souhaitant pas revivre le drame de l’incendie en 2019. "Effectivement, nous avons des donateurs lyonnais mais pas seulement. De nombreux donateurs viennent de toute la France, et notamment de la région parisienne".
Et pour les Français, généreux mais parfois râleurs, qui s’étonnent que ni l’État, ni la région ou la ville de Lyon ne participent pas financièrement, la Fondation Fourvière tient à rappeler qu’il s’agit d’une fondation privée et que c’est à elle que revient la charge de financer les travaux du site, laïcité oblige. "Nous sommes en contact étroit et régulier avec la DRAC, qui représente l’État, et qui, une fois les travaux lancés, pourra toutefois nous aider financièrement au titre de restauration d’un monument historique", précise Antoine Requin. En attendant, la Fondation compte donc sur ses fidèles donateurs, de Lyon ou d’ailleurs, et sur les grands mécènes qui s'étaient déjà généreusement mobilisés pendant les travaux autour des abords de la basilique, lancés lors du “Nouvel Élan”, entre 2019 et 2022.