De nombreux synonymes expliquent cette injonction de Jésus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Proclamer veut dire : prêcher, exhorter, annoncer, enseigner, évangéliser. Dans un monde qui s’est tellement éloigné de la foi et de ses racines divines, il redevient urgent de proclamer cette Bonne Nouvelle d’un Dieu Sauveur, qui attend de donner du bonheur à ses enfants. Ainsi l’urgence redevient la transmission de cet Evangile qui est trop souvent en panne parce qu’elle ne découle plus de la culture ambiante. Elle revient aux parents vis-à-vis de leurs enfants, aux éducateurs vis-à-vis des jeunes, aux enseignants avec leur élèves, aux journalistes et aux écrivains pour que l’Evangile soit toujours connu. « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 3).
L’Evangile, si on croit toujours qu’il est une bombe à retardement au long des siècles, s’est toujours transmis par la parole et le témoignage. Proclamer n’est pas faire de longs prêches, mais faire preuve d’audace à parler de notre foi. La finalité est l’annonce d’un événement capital dans mon histoire personnelle, un moment de salut qui est une personne, Jésus-Christ mort et ressuscité pour moi. C’est ce que l’on appelle le kérygme, résumé de la foi ramenée à son essentiel, proclamée à nouveau dans une Pentecôte contemporaine. Si l’enseignement et la prédication sont nécessaires de la part de ceux qui en ont la charge, il revient à chacun de témoigner de ce qu’est sa foi et son espérance. Comme le disait la petite Bernadette, à peine catéchisée, nous ne sommes pas chargés de faire croire (l’Esprit-Saint s’en charge) mais d’annoncer (il a besoin de nous pour cela). De plus, notre propre foi s’éteint quand elle n’est pas transmise, comme le grain de blé pourrit dans son silo s’il n’est pas semé. Voilà pourquoi il faut annoncer « à temps et à contretemps » (2 Tim 4, 2).