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[REPORTAGE] Quand les fidèles retrouvent leur Notre-Dame

NOTRE-DAME-AFP

Messe à Notre-Dame de Paris, dimanche 8 décembre 2024 au soir.

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Agnès Pinard Legry - publié le 08/12/24
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Une deuxième messe a été célébrée ce 8 décembre en fin de journée à Notre-Dame de Paris permettant à quelque 2.500 fidèles de renouer avec leur cathédrale. Une liturgie priante et joyeuse, à l’image de l’assemblée heureuse de retrouver cette place qui lui avait tant manqué pendant cinq ans.

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Dans la rue d’Arcole menant à Notre-Dame, les sourires et les pas légers tranchent avec la grisaille de cette fin de dimanche pluvieux. Celles et ceux qui s’avancent savent qu’ils vont la retrouver enfin, après cinq ans d’absence. Samedi 7 décembre, Notre-Dame a vu défiler chefs d’États et personnalités. Le lendemain matin, la messe de consécration du nouvel autel y a été célébrée avec solennité. Mais c’est désormais à eux, fidèles et anonymes, de retrouver leur belle Dame. Ils sont quelque 2.500 à y assister après avoir réservé leur place en ligne. Valentin, 20 ans, est l’un des premiers à s’avancer vers la cathédrale. "C’était mon rêve d’aller à la messe à Notre-Dame pour sa réouverture", sourit-il. Il s’est connecté dès que les places ont été mises en ligne pour y assister. "J’y étais déjà allé plus jeune quand j’avais visité Paris avec ma famille mais jamais pour participer à la messe." Mickaël et Aurore sont quant à eux venus de l’est de la France pour y assister. "La voir reprendre du service est un privilège", se réjouissent-ils. "Elle contribue au rayonnement de la France et de la chrétienté."

Un peu plus loin, sur le parvis, un monsieur d’un certain âge s’avance à petit pas vers le porche et caresse tendrement la pierre. Habitant du quartier, cet octogénaire se défend de tout sentimentalisme mais quand on lui demande pourquoi il a souhaité y assister il répond simplement : "Parce que c’est elle et qu’elle m’a manqué." Une fois dans la cathédrale, c’est un joyeux brouhaha qui nous accueille, chacun allant de son petit commentaire d’émerveillement : le volume sous les voûtes de la cathédrale, la blondeur de la pierre, l’intensité des couleurs… "Qu’est-ce qu’elle est belle", lance une jeune femme à son amie. Étudiantes toutes les deux, elles ne s’attendaient pas à une telle luminosité. "Nous avons voulu assister à cette messe car nous étions curieuses de découvrir notre cathédrale", résument Ilona et Valentine, 19 et 20 ans, qui entament leur première année d’étude à Paris. Simone, Romain, Alexandre... Quand on leur demande pourquoi ils ont souhaité assister à cette première messe à Notre-Dame ouverte aux fidèles et ce qu'ils ressentent, les réponses fusent unanimes et sans détour : partager ce moment de communion et vivre cette action de grâce au cœur même de la cathédrale.

Cinq ans après, Notre-Dame est à nouveau prête à accueillir le cri du cœur de tous ceux qui viennent ici s’y recueillir.

Le calme se fait progressivement, à mesure qu’approche le début de la messe et c’est au son du chant "Peuple de Dieu, cité de l’Emmanuel" entonné à merveille par la Maîtrise de Notre-Dame que s’avancent les prêtres et Mgr Olivier Ribadeau-Dimanche, recteur de la cathédrale, qui préside la messe de ce dimanche soir. Passé le premier couplet, et les yeux des fidèles se détachant enfin de la pierre, de l’orgue ou des vitraux, de nouvelles voix viennent compléter ce chant plein de promesse. "Cinq ans après, Notre-Dame est à nouveau prête à accueillir le cri du cœur de tous ceux qui viennent ici s’y recueillir", déclare dans son mot d’accueil le recteur de la cathédrale. "Puissions-nous, frères et sœurs, fidèles de Paris, rendre grâce ensemble pour faire monter vers Dieu notre louange."

Comme le matin, les lectures sont celles du deuxième dimanche de l’Avent. Mais là où quelques heures avant la consécration de l’autel, moment phare de la messe inaugurale, avait pris le pas, c’est bien vers cette attente de la naissance du Sauveur que les cœurs des fidèles sont tournés. "Nous éprouvons une grande joie de découvrir la splendeur simple et délicate, quasi parfaite de cette cathédrale", rappelle Mgr Ribadeau-Dumas dans son homélie. "Mais cette joie n’est pas éphémère car elle s’inscrit dans le temps que nous vivons, l’Avent, qui nous emmène vers la naissance du Christ." Quelques secondes de silence suffisent pour que l’assemblée entende alors distinctement les cris d’un enfant et les babillements d’un autre. Un son doux à l’oreille, que l’on entend régulièrement à l’église lors de la messe dominicale mais qui dans cette nef et sous ces voutes, rassure : "C’est bon, la vie de paroisse reprend enfin à Notre-Dame." Lors de la paix du Christ, c’est cette même simplicité, comme une évidence, qui pousse les fidèles les uns vers les autres. Des gestes, des poignées de main mais surtout des sourires qui révèlent la joie profonde de chacun d’être là, ici et maintenant. Dans Notre-Dame en ce 8 décembre, en ce temps de l’Avent qui est aussi celui de l’Espérance.

Vient ensuite la communion et ce magnifique Alleluia du Messie de Haendel. Là encore chacun s’avance vers le chœur ou les bas-côtés pour recevoir le corps du Christ. Un moment de recueillement mâtiné de joie. Ça et là des familles s’avancent, certains avec de jeunes bébés qu’ils tendent vers le prêtre pour que ce dernier trace une croix sur leur front. D’autres enfants s’avancent les bras en croix. Oui, Notre-Dame a décidément bien retrouvé ses enfants. Tous ses enfants.

La réouverture de Notre-Dame de Paris, des images qui resteront dans l'histoire :

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