Alors que la COP29 doit se dérouler du 11 au 12 novembre à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, les responsables des Églises arméniennes apostolique, catholique et évangélique ont fait part de leur indignation et de leur inquiétude quant au sort des Arméniens du Haut-Karabagh, contraints à l'exil après l'offensive militaire azérie de septembre 2023. Dans un appel commun publié début novembre, Sa Sainteté le Catholicos Aram Ier, Sa Béatitude le Catholicos-Patriarche Raphaël Bedros XXI, et le Révérend Paul Haidostian, président de l'Union des Églises évangéliques arméniennes du Proche-Orient, expriment leur "juste protestation et inquiétude face à la guerre déclenchée par l'Azerbaïdjan contre les Arméniens de l'Artsakh et, par conséquent, l'évacuation forcée de 120.000 personnes de leur patrie historique", ainsi que "la destruction planifiée des édifices et monuments religieux et culturels arméniens, et la détention illégale des dirigeants politiques de l'Artsakh".
Retour des Arméniens au Haut-Karabagh
Refusant de rester silencieux face "à la violation par l'Azerbaïdjan des droits des Arméniens d'Artsakh" et dénonçant "l'indifférence de la communauté internationale" à l'égard de cette population oubliée, les dirigeants religieux appellent les dirigeants à plus de mobilisation et à profiter de la COP29 afin de "mettre l'accent sur le juste droit du peuple d'Artsakh de retourner sur ses terres historiques avec des garanties internationales et de rétablir leur souveraineté." Les responsables religieux sollicitent également la prière des fidèles pour que soit obtenue la libération des prisonniers du Haut-Karabagh.
Dans la nuit du 19 au 20 septembre 2023, prétextant des sabotages, l’Azerbaïdjan lançait une série de frappes sur le Haut-Karabagh. Cette guerre éclair a jeté sur les routes des milliers de civils. 100.000 Arméniens du Haut-Karabagh sont désormais réfugiés en Arménie, la plupart à Erevan. Le Haut-Karabagh est désormais sous domination azérie, et voit son patrimoine chrétien multimillénaire en grand danger de disparition. "L’idée est d’effacer toute trace d’une présence arménienne sur ce territoire sur le modèle de ce qui s’est passé en Turquie après le génocide de 1915. Mais on n’enterre pas deux fois les morts, on les ressuscite…", confiait à Aleteia Henry Cuny, ancien ambassadeur de France en Arménie de 2002 à 2006.