Comment aurait-elle pu imaginer, cette bretonne, qu’elle deviendrait l’ambassadrice du Christ ? Il y a 25 ans, elle côtoyait davantage ses amis de quartier – dont certains avaient des vies assez difficiles – que les camarades de son école privée catholique. "En l’an 2000, ma mère, cadenassée à son chapelet, m’a encouragée à passer une soirée avec des jeunes chez les frères Franciscains de Cholet", raconte la trentenaire brune et passionnée. Malgré son manque d’enthousiasme, la jeune fille en recherche y retourne malgré tout. Sa grand-mère, voyant avec joie ses initiatives, l’invite à préparer sa confirmation. Lors d’un temps fort, "j’ai rencontré une jeune fille qui m’a parlé de Jésus avec tant de conviction que j’en fus profondément marquée", témoigne t-elle.
Et puis, Hedwige devient amoureuse. Elle se questionne, se projette dans l’avenir. Elle sait bien que le matérialisme ne mène pas loin. "Que transmettre à mes futurs enfants, si ce n’est Dieu ?", se dit-elle. Elle décide de reprendre sa vie de foi, son futur mari la suit. La préparation au mariage les comble, tandis que de nouvelles amitiés se tissent...
Porte-à-porte missionnaire
Un mariage et sept enfants plus tard, un jour d’octobre, elle entend son curé lancer : "Les enfants, pour La Toussaint, venez déguisés en saints !" La proposition fait immédiatement mouche dans le cœur d’Hedwige. "Les enfants aiment se déguiser, ils aiment les bonbons, explique la joyeuse mère de famille. Fêter la Toussaint de cette façon est géniale pour rejoindre leur réalité, tout en rétablissant le sens de cette fête chrétienne. Le porte-à porte surprend souvent celui qui accueille le "petit saint". L’enfant offre l’image du saint dans lequel il est costumé, tout en disant : "Que Dieu vous bénisse !" ou "Bonne fête de la Toussaint !". Nous organisons aussi une farandole de saints : les paroissiens en prennent plein le cœur !" Hedwige voit dans cette fête l’occasion de catéchiser ses propres enfants. La journée rejaillit bien au-delà. "Ils transmettent leur joie chrétienne à l’entourage, poursuit-elle. À l’école, quand ils expliquent qu’ils se sont habillés en Notre-Dame de Pontmain ou en saint Charles de Foucault… c’est du direct ! Ils n’ont pas peur !"
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Cette année, c’est la 4e édition à Cholet et l’affaire est entre de bonnes mains. Les costumes de saints étant introuvables, Hedwige a monté sa micro-entreprise "Costume ta foi". Et elle coud. Elle réalise des "déguisements" de saint Jean Bosco, saint Jean-Marie Vianney, Notre-Dame de Fatima, l’évêque saint Nicolas… "Cette activité me réjouit profondément, avoue celle qui se définit comme une "manageuse de Jésus". Vous savez, je passe beaucoup de temps dans ma cuisine ou devant la table à langer. Les saints sont des exemples de vie concrète pour nous. Ils ont vécu leur quotidien de façon extraordinaire. Comme nous, ils ont fait des tâches discrètes, mais nécessaires."
Des costumes qui élèvent
Et ça marche. "La cape de Saint Louis a du succès, le côté chevaleresque marche bien, sourit la couturière. Cette année, mon aîné de 16 ans a choisi d’être Templier. L’année dernière, il était habillé en saint Louis-Marie Grignon de Montfort, une autre fois en Clovis. On est loin des Spiderman et autres Marvel qui leurrent les enfants." Dans les modèles pour filles, on trouve toutes les Madones qu’on veut : Notre-Dame de Lourdes, de Guadalupe, de Pontmain, de Fatima, etc. "Dans ses apparitions, la Vierge apparaît avec de jolies robes, note Hedwige. À travers ces différents modèles, la Vierge Marie est source d’inspiration pour les filles dans leur féminité."