Proche-Orient : pour le Pape, “la guerre n’apportera jamais la sécurité”

"La guerre n’apportera jamais la paix, elle n’apportera jamais la sécurité, c’est une défaite pour tous, surtout pour ceux qui se croient invincibles ! Arrêtez-vous, s’il vous plaît !", a lancé le pape François, après la prière de l’Angélus du 13 octobre 2024, prononcée depuis la fenêtre du Palais apostolique du Vatican. Le pontife s’est notamment alarmé des frappes israéliennes au Liban, qui n’épargnent pas les populations civiles ni les casques bleus censés assurer le maintien de la paix au sud du pays 

"Je continue de suivre avec préoccupation ce qui est en train d’arriver au Proche-Orient et je demande encore une fois un cessez-le-feu immédiat sur tous les fronts", a lancé le pape François, dans un contexte d’extension des opérations israéliennes au Liban, où de nombreux civils ont été tués dans des frappes censées viser le Hezbollah, en représailles aux tirs de roquettes sur des localités du nord d’Israël. Plus d’un million de Libanais ont pris la fuite face à l’offensive israélienne désormais à la fois aérienne et terrestre, et certains experts s’alarment d’un nombre de victimes civiles potentiellement déjà plus élevé que lors de la guerre de l’été 2006.

Le Pape a exigé que "soient parcourues les voies de la diplomatie et du dialogue pour obtenir la paix". "Je suis proche de toutes les populations impliquées, en Palestine, en Israël et au Liban, où je demande que soient respectées les forces de paix des Nations unies". Cinq casques bleus de la FINUL ont été blessés par des tirs israéliens, ce qui a suscité un tollé international.

"Je prie pour toutes les victimes, les personnes déplacées, les otages dont je souhaite qu’ils soient immédiatement relâchés", a ajouté François, alors que la guerre de Gaza semble désormais éclipsée par l’offensive assumée par Israël contre le Hezbollah. Depuis l’élimination du leader historique du mouvement Hassan Nasrallah le 27 septembre dernier, ces frappes valent un regain de popularité au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui avait été mis en difficulté après l’offensive du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. "J’espère que cette souffrance grande et inutile, générée par la haine et par la vengeance finira bientôt", a supplié le pape François, dont les multiples appels sont relayés sur place par le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, mais rencontrent peu d’échos.

"J’adresse un appel pour qu’on ne laisse par mourir de froid les Ukrainiens", a aussi lancé le pape François, alors que les bombardements russes sur les installations énergétiques laissent présager d’un nouvel hiver de pénuries pour la population ukrainienne. "Que cessent les attaques aériennes contre la population civile, qui est toujours la plus frappée. Cela suffit de tuer des innocents !", a-t-il lancé au surlendemain de la nouvelle visite au Vatican du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le pontife a confié à l’intercession de Marie "l’Ukraine martyrisée, la Birmanie, le Soudan et les autres populations qui souffrent de la guerre et de toute forme de violence et de misère". 

Il s’est également alarmé de la "situation dramatique en Haïti", où "la population est contrainte de fuir ses propres maisons pour chercher la sécurité ailleurs", en se déplaçant dans le pays ou en le quittant. L’effondrement de Haïti s’est notamment manifesté dans un massacre perpétré le 3 octobre par un gang dans la ville de Pont-Sondé, dont le bilan a été revu à la hausse, atteignant les 115 morts selon une responsable politique locale. "N’oublions jamais nos frères et sœurs haïtiens", a demandé le Pape, invitant à prier afin que cesse toute forme de violence. Il a appelé la communauté internationale à s’engager "pour construire la paix et la réconciliation dans le pays, en défendant toujours les droits et la dignité de tous".