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Malte, du visage de Marie à la foi des chevaliers 

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Fresque de la Vierge, Malte.

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Fleur Nabert - publié le 03/10/24
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Fleur Nabert, sculpteur et conférencière du pèlerinage Magnificat & Aleteia à Malte cette semaine, nous invite à suivre son carnet de pèlerinage sur l’archipel. Entre histoires et sensations, elle révèle toutes les facettes de cette destination dont on ne soupçonne que trop peu l’immense portée spirituelle. (3/6)

À Malte, l’invariabilité bleu du ciel salue chaque matin les pèlerins qui entrouvrent leur fenêtre. Après la prière du matin, nous allons longer la côte vers le nord. La mer ceinture le paysage. Elle fait oublier l’automne des feuilles couleur de feu de la France pour le bleu scintillant et salé, si tentant, de la Méditerranée. Perché en surplomb de la mer, le sanctuaire marial de Mellieha nous accueille dans son enceinte ornée de lauriers roses. L’église a été bâtie autour d’une grotte dans laquelle se trouve une fresque de la vierge à l’enfant qui aurait été peinte par saint Luc - qui accompagnait Paul dans son voyage. 

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Le sanctuaire de Notre-Dame de Mellieha (Malte).

La vérité historique est que cette fresque a été peinte au XIIe siècle. Mais il n’empêche. Mon esprit se prend à rêver. Saint Luc était peintre. Et il a sûrement dessiné Marie, même si ce n’est pas cette fresque là, que je regarde malgré tout avec tendresse. Combien de milliers d’artistes donneraient tout pour avoir le privilège de dessiner l’ovale de la joue de la jeune fille de Nazareth, la forme de ses mains, qui nourrirent baignèrent et bercèrent l’enfant Jésus. Saisir la profondeur confiante de son regard d’amour, abandonné à l’immensité de Dieu. Comme je comprends que cette fresque ait fait venir des millions de pèlerins, jusqu’à Jean Paul II lui-même en 1990. D’ailleurs les trois derniers papes ont reconnu Malte terre de saints : Benoît XVI et le pape François ont également pèlerinés à Malte. 

L’émouvante basilique de Mosta

Nous découvrons ensuite la basilique de Mosta. L’édifice est l’une des plus grandes coupoles du monde : 37 mètres de diamètre intérieur et des murs épais de 9 mètres pour la soutenir. Inspirée du panthéon de Rome, mais dans un style pur XIXe elle est surtout touchante par deux anecdotes. D’abord, pour que le culte ne soit pas interrompu, la nouvelle basilique fut construite autour de l’ancienne église qui fut ensuite démontée pierre par pierre. La ferveur maltaise pût donc y être continue. Et puis c’est la basilique “de la bombe”. Le 9 avril 1942 un obus de 500 kg de la Luftwaffe perce le dôme, en pleine messe, au milieu de centaines de fidèles. La bombe n’explosa pas. Les paroissiens furent indemnes… et éternellement reconnaissants à Notre-Dame de l’Assomption.

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Dôme de Mosta (Malte).

Le pèlerinage continue le soir avec une passionnante conférence de Thierry de Seguins-Cohorn sur l’Ordre de Malte, indissociable de l’histoire de l’archipel. Tout commence avec le bienheureux Gérard qui fonde un hôpital à Jérusalem en 1048 pour accueillir et soigner les pèlerins qui se rendent en terre sainte. On parle de 1.000 lits d’hommes et de 1.000 lits de femmes. Une dimension totalement inédite pour l’époque. Ils y accueillent et soignent les pauvres mais doivent aussi, à cause des dangers de leur siècle, devenir un ordre militaire pour protéger l’hôpital. 

Accueillir, secourir, soigner et accompagner

L’ordre va devoir quitter Jérusalem et au cours de ses nombreux périples, acquerra une grande compétence maritime. L’ordre s’établira successivement en plusieurs lieux : Saint-Jean-d'Acre, Chypre, Rhodes, et ce n’est qu’en 1530 que Charles Quint leur propose de s’installer à Malte. 

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Statue en bronze du Grand Maître Jean de Vallette à La Valette (Malte).

Après le grand siège contre Soliman le Magnifique, ils établiront à Malte le plus bel hôpital d’Europe, “la sacré infirmerie”. Ils changent les usages de l’époque, en donnant des lits individuels aux malades et grâce à leurs recherches et pratiques médicales font fortement reculer la mortalité. Napoléon les chassera en 1798 mais l’esprit de l’Ordre demeure encore aujourd’hui. C’est une force en action pour accueillir, secourir, soigner et accompagner. Mais c’est aussi une force spirituelle. Ainsi chaque jour, les chevaliers de Malte disent cette prière : 

Seigneur Jésus,
Vous qui avez daigné m'appeler dans les rangs des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem,
je vous supplie humblement,
par l'intercession de la Très Sainte Vierge de Philerme,
de saint Jean-Baptiste, du bienheureux Gérard et de tous les saints,
de m'aider à rester fidèle aux traditions de notre Ordre,
en pratiquant la religion catholique, apostolique et romaine,
en la défendant contre l'impiété
et en exerçant la charité envers mon prochain,
avant tout envers les pauvres et les malades.
Donnez-moi les forces nécessaires pour pouvoir mettre en exécution ces désirs,
selon les enseignements de l’ Évangile,
avec un esprit désintéressé et profondément chrétien,
pour la gloire de Dieu,
la Paix du monde
et le bien de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Amen

Aujourd’hui l’esprit de l’Ordre de Malte demeure à travers 48 associations nationales agissant dans 120 pays.

En partenariat avec VisitMalta

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