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L’esprit visionnaire du prophète Habacuc

PROPHETE-Habacuc

Le prophète Habacuc.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 28/09/24
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Habacuc (ou Habaquq), huitième des douze « petits » prophètes de l’Ancien Testament vécut au temps du roi Joiaqim (609-594). Si son nom est peu connu, la vivacité de sa foi et son esprit visionnaire méritent pourtant de le redécouvrir…

Dans la Bible, la référence au nom d’Habacuc apparaît au Deutéronome qui introduit dans ces termes sa vocation : "Il y avait alors en Judée le prophète Habacuc. Il venait de faire cuire une bouillie et de mettre des petits morceaux de pain dans une corbeille, pour aller les porter aux moissonneurs dans les champs" (Dn, 14,33). Mais à cet instant, l’ange du Seigneur lui intima de porter ce repas à Daniel qui se trouvait loin de là, à Babylone, jeté dans la fosse aux lions ! Incrédule, Habacuc, surpris, répondit qu’il ne connaissait ni Babylone ni cette fosse aux lions, mais avant même d’avoir eu le temps de répondre, notre prophète y fut transporté dans les airs… À partir de cet évènement, la mission prophétique d’Habacuc n’aura de cesse d’intercéder auprès de Dieu pour son peuple infidèle. Probablement engagé au service du Temple, Habacuc semble familier des usages sacerdotaux de son temps.

Un prophète visionnaire

Le Livre qui porte son nom dans l’Ancien Testament débute par des visions de désolation et de désastres qui s’abattront sur le royaume de Juda, et Habacuc d’interroger le Seigneur : "Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent" (Ha 1,3). La vision se poursuit en détaillant le péril, à savoir les "Chaldéens", bras armé du Seigneur afin de punir son peuple impie… Mais qui sont ces "Chaldéens" ? Il s’agit d’un peuple de l’antique Mésopotamie dont le Livre de la Bible annonce la prochaine invasion du royaume de Juda. La vision d’Habacuc est sans équivoque : "Elle est terrible et redoutable ; c’est elle qui se donne son droit et sa grandeur. Ses chevaux sont plus rapides que des léopards, plus vifs que les loups du soir. Ses cavaliers bondissent, ils arrivent de loin, ses cavaliers, ils volent, comme un aigle qui fond sur sa proie. Tous, ils arrivent pour la violence, leurs faces tendues vers l’avant, tous ensemble ; ils ramassent les captifs comme du sable"(Ha 1,7-9). Nous sentons dans cette terrible description toute la perplexité du prophète qui se sent dépassé par ces évènements ; aussi, le Seigneur l’interroge-t-il à son tour en ces termes : "Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, tu ne peux supporter la vue de l’oppression. Alors, pourquoi regardes-tu ces perfides, pourquoi restes-tu silencieux quand le méchant engloutit l’homme juste ?"…

La révélation divine

Habacuc reçoit également du Seigneur une vision qu’Il lui intime de consigner par écrit, allant même jusqu’à exiger qu’elle le soit "clairement, sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment". Une suite d’imprécations précédées de "Quel malheur" énumère alors la colère de Dieu qui s’abattra sur ceux qui auront réalisé des profits malhonnêtes, fait couler le sang et provoquer des crimes, encourager l’ivresse et l’obscénité… Devant ce déferlement de violences, la prière du prophète résonne, une prière restée célèbre au fil des millénaires jusqu’à nos jours et dont voici les premières phrases (Ha 3, 2-19) : 

Seigneur, j’ai entendu parler de toi ; devant ton œuvre, Seigneur, j’ai craint ! Dans le cours des années, fais-la revivre, dans le cours des années, fais-la connaître ! Quand tu frémis de colère, tu te souviens d’avoir pitié. Dieu vient de Témane et le saint, du Mont de Parane ; sa majesté couvre les cieux, sa louange emplit la terre. Son éclat est pareil à la lumière ; deux rayons sortent de ses mains : là se tient cachée sa puissance… 
Face au mal, si l’homme pieux persévère dans sa conduite fidèle au Seigneur, aucun des maux évoqués n’aura ainsi prise sur lui. La foi de l’homme juste réside dans sa fidélité au Seigneur, ce que saint Paul reprendra dans sa Lettre aux Galates : "Comme le dit l’Écriture, celui qui est juste par la foi, vivra"…

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