Le 15 août est célébrée dans le monde entier, et plus spécialement en France, la fête catholique de l'Assomption, appelée Dormition dans l’Église orthodoxe. Si l’Ascension est la montée au Ciel de Jésus, quarante jours après sa résurrection à Pâques, l'Assomption est la montée au Ciel de sa mère, la Vierge Marie. Cette fête, qui est en réalité une solennité, a été fixée au 15 août depuis le Ve siècle, à l'initiative de saint Cyrille d'Alexandrie. Comme souvent, elle a pris la place d'une ancienne fête romaine, en l’occurrence les Feriae Augusti qui célébraient, au milieu du mois d'août, les victoires d'Auguste. Elle s'impose en Occident, sous l'appellation d'Assomption, au VIIe siècle.
Une tradition très ancienne
Il s'agit donc d'une tradition très ancienne qui ne trouve néanmoins pas son fondement dans un texte biblique. Ce sont les Pères de l’Église qui en ont parlé les premiers, et d'abord Éphrem le Syrien qui, au IVe siècle, affirmait que le corps de Marie était resté intact après sa mort sans connaître la corruption. En Occident, Grégoire de Tours en fait mention, en s'appuyant sur une série de textes apocryphes évoquant l'ensevelissement de la Sainte Vierge par les apôtres au pied du Mont-des-Oliviers avant son élévation au Ciel par le Christ lui-même. Une autre tradition situe l'Assomption dans la maison de la Vierge Marie à Éphèse, découverte plus tard au XIXe siècle à partir des visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich.
L'Assomption prend une grande importance en France quand le roi Louis XIII, affecté de ne pas avoir d'enfant après vingt-trois ans de mariage, promet de consacrer sa personne, son royaume et ses sujets à Notre Dame si celle-ci lui donnait la faveur d'avoir un héritier. Suite à la grossesse de la reine Anne d'Autriche qui allait donner naissance au futur Louis XIV, le roi signe à Saint-Germain, le 10 février 1638, l'édit de consécration qui instaure les processions du 15 août, jour de la fête de l'Assomption, et demande à ce que chaque église, quand elle n'est pas sous le patronage de la Vierge, dispose d'une chapelle consacrée à la Reine de Cieux.
Fête patronale de la France
Si l'on ne peut parler, en France, de fête nationale s'agissant du 15 août, on peut sans conteste parler de fête patronale qui se traduit aujourd'hui par une renaissance des processions, qui s'étaient étiolées au cours des siècles, et même par des festivités profanes comme des feux d'artifice. Au Canada, le 15 août est aussi la Journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes car, selon la formule de l'abbé Marcel-François Richard dans un discours resté fameux, "la dévotion nationale des Acadiens, c'est la dévotion à Marie".
Mais la fête va surtout connaître sa consécration mondiale avec la proclamation, le 1er novembre 1950, par le pape Pie XII, du dogme de l'Assomption suite à l’adoption de la constitution apostolique Minificentissimus Deus. Celle-ci sera complétée, en 1964, lors du Concile Vatican II, par la constitution dogmatique Lumen Gentium selon laquelle "la Vierge immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps, et exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs, et vainqueur du péché et de la mort" (LG, 59).
La couronne de douze étoiles
À défaut de référence biblique explicite, les fidèles entendent, lors de la messe du 15 août, le récit de l'Apocalypse de saint Jean qui décrit "un grand signe apparu dans le Ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et, sur la tête, une couronne de douze étoiles" (Ap 12, 1). Belle image de la Vierge Marie montée au Ciel. Notre-Dame de l'Assomption, priez pour nous !