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La vie de la Vierge Marie : la Dormition

LA-DORMITION-DE-LA-VIERGE-ECOLE-MACEDONIENNE

La Dormition de la Vierge, école macédonienne.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 30/01/24
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Curieux terme que celui de "La Dormition de la Vierge Marie", un mot absent de la Bible et exigeant nuances et distinctions… Aucun texte de la Bible ne mentionne en effet la mort de la Vierge Marie, pas même les Actes des Apôtres riches de détails mais qui demeurent silencieux sur la fin de vie de la mère de Jésus.

Alors que sur la Croix, Jésus avait laissé sa mère aux soins de Jean son disciple, nous n’avons plus trace de ses dernières années, si ce n’est que la Vierge Marie accompagnait la communauté des disciples dans la prière. Les évangiles apocryphes considèrent seulement que la Vierge se serait éteinte à Éphèse, petit village où elle aurait vécu sur la route de Jérusalem (sa maison demeurant encore visible de nos jours et a été visitée par les papes Jean Paul II et Benoît XVI). 

Cependant, une nuance se doit d’être apportée concernant la fin de la vie terrestre de Marie. L’Église orthodoxe considère, en effet, depuis le VIe siècle, que Marie n’est pas morte, mais serait entrée en un long sommeil, un sommeil éternel. D’où le terme de "dormition" venant du latin "dormitio" signifiant sommeil. L’Église orthodoxe inclut la Dormition de la Vierge en tant que l’une des douze grandes fêtes de sa liturgie et  la célèbre le 15 août (le rite des Églises d’orient prévoit un jeûne de 15 jours précédant cette fête). 

Une tradition bien établie en orient

C’est cette tradition bien établie en orient, notamment à Jérusalem et à Éphèse, qui a influencé l’occident. Ainsi, les catholiques ne parlent pas de la mort de Marie mais également de Dormition ; Benoît XVI ayant précisé, lors de son Angelus du 15 août 2008, que la Dormition précédait l'Assomption pour les catholiques.

Deux notions, donc, "Dormition" et "Assomption", même si – source de bien des confusions - l’Assomption de la Vierge est également fêtée en Occident le 15 août. D’où, l’appellation parfois commune de "Fête de la Vierge" le 15 août ! 

La Dormition dans l’art

Ainsi que le résume avec délicatesse l’écrivain Karl Huysmans dans son roman l'Oblat : "La Vierge ne mourut, ni de vieillesse, ni de maladie ; elle fut emportée par la véhémence du pur amour ; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu'on appela son trépas la dormition."

De par son origine orientale, nous retrouvons très tôt le thème de la Dormition de la Vierge dans la peinture grecque et balkanique, témoignant ainsi que la mère du Dieu incarné ne pouvait connaître le destin des autres corps des défunts. Il est intéressant cependant de comparer en peinture deux œuvres radicalement différentes quant au traitement de la Dormition de la Vierge : celle tout d’abord conservée au Petit Palais de Paris, une très belle représentation de l’école macédonienne datant du XVIe siècle et utilisant la technique de la peinture a tempera (peinture à la détrempe avec un liant tel l’œuf) et de l’or sur bois enduit. Sur cette œuvre marquée d’une grande solennité, le corps de Marie est allongé sur un lit entouré par Jésus et ses disciples, le Christ tenant également dans ses bras l’âme de sa mère figurée comme un nouveau-né. 

Caravaggio_-_La_Morte_della_Vergine
"La mort de la Vierge" du Caravage.

Le célèbre artiste italien, Caravage, au tout début du siècle suivant livrera, quant à lui, une interprétation radicalement différente avec un tableau dramatique, aujourd’hui conservé au Louvre ;  dans cette œuvre, les disciples sont rongés par la douleur et le corps de Marie éclairé par un rai de lumière tranche avec la pénombre oppressante soulignée d’un drap rouge sombre. L’artiste retient ainsi l’instantanéité de la mort à la différence de l’œuvre macédonienne ouvrant vers l’espérance céleste.

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