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Les JMJ de Paris, une expérience fondatrice pour toute une génération

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Alain PINOGES / CIRIC

Le 24 août 1997, un million de personnes assistent à la messe célébrée par le pape Jean Paul II sur l'hippodrome de Longchamp,

Morgane Afif - publié le 13/04/24

C'était en 1997. L'Église s'apprêtait à célébrer le grand jubilée de l'an 2000. Contre toute attente, des centaines de milliers de jeunes avaient alors répondu à l'invitation du pape Jean Paul II à se rendre aux JMJ de Paris : un souvenir impérissable pour toute une génération.

Sur le Champ-de-Mars noir de monde, la foule en liesse brandit drapeaux et étendards au son des Salve et des Alléluia. La tour Eiffel, elle, affiche le compte à rebours avant l’an 2000 : plus que 863 jours. C’était en 1997, il y a bientôt 30 ans. Pour les jeunes de ce temps qui étaient de ceux-là, pourtant, c’était encore hier. 

Un événement fondateur pour toute une génération

Marie s’en souvient, elle qui avait répondu à l’appel de Jean Paul II pour se rendre, avec quelques amis à Paris depuis sa Normandie. “Je me souviens très bien de ce silence des médias et de la population française à l’époque : personne, pas même les paroisses, pas même l’Église de France, n’avait pris en compte l’importance de ces JMJ”. La voix enjouée, elle se souvient : “Les JMJ de Paris sont restées un événement fondateur pour toute une génération. Il faut bien se rendre compte que c’était la première fois que la jeunesse catholique de France sortait ainsi dans la rue. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé d’une part, que nous n’étions pas seuls et d’autre part qu’il y avait une véritable soif de renouveau et d’absolu”. Marie avait 20 ans. Comme ses amis et tous ces jeunes venus de la France entière, elle fait partie de cette jeunesse catholique qu’on a voulu faire taire dans un pays qui fait les frais de mai 68 où la religion doit désormais se vivre en secret et surtout pas être clamée dans la rue. 

“C’était hallucinant”, estime, en appuyant chaque syllabe, celle qui est devenue, depuis, épouse et mère de famille. “Il y avait un tel engouement, c’était du jamais-vu. Dans le métro, les jeunes chantaient des chants de louange, priaient, riaient, battaient des mains sous le regard ahuris des badauds. Les Parisiens tombaient des nues devant ce spectacle complètement inattendu. Les policiers eux-mêmes étaient ahuris de contempler ces centaines de milliers de jeunes paisibles et agenouillés en prière. C’était si beau que je me souviens en avoir vu un ému aux larmes sur le Champ-de-Mars”. Amusée, la quarantenaire se souvient : “le fameux tee-shirt vert des volontaires a déteint, au sens propre, sur toute une génération et les JMJ de Paris ont encore le goût des Krema orange et citron”.

Le renouveau de l’Église de France 

Abasourdie, la presse constate l’ampleur d’un phénomène qu’elle n’avait pas anticipé. Même l’anticlérical Libération ne peut que constater dans un article du 20 août 1997 : “La planète catho est en marche”. “Les JMJ de Paris ont marqué un tournant pour la jeunesse catholique et plus largement, pour l’Église en France, constate Marie. Nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas seuls et nous étions fiers de chanter notre foi pour témoigner face au monde de cette espérance qui nous habitait et nous habite toujours. D’ailleurs, dans notre génération, beaucoup de parents ont à leur tour envoyé leurs enfants aux JMJ de Lisbonne l’été dernier : on avait vécu un truc dingue et on voulait que nos enfants vivent la même chose”. 

Les JMJ de Paris ont marqué un tournant pour la jeunesse catholique et plus largement, pour l’Église en France.

Les JMJ de 1997 marquent aussi la bénédiction de la cathédrale d’Evry, la seule cathédrale édifiée en France au XXe siècle et la béatification de Frédéric Ozanam dont le portrait est hissé pour l’occasion, au-dessus du portail sculpté de Notre-Dame. C’est aussi la messe présidée le cardinal Lustiger et cette homélie dédiée à sainte Thérèse de Lisieux, dont l’Église célèbre le centenaire de la naissance au Ciel. Paris 97, c’est encore l’arc-en-ciel des couleurs de Jean-Charles de Castelbajac qui a laissé les paillettes et les podiums pour habiller le Saint-Père, les 500 évêques et les 5.000 prêtres venus du monde entier avec ces “oriflammes du ciel”.

À Longchamp, ce sont cette fois plus de deux millions de jeunes qui se réunissent autour d’un Pape déjà fatigué par une longue vie de labeur au service de l’Eglise et par la maladie de Parkinson qui a marqué son corps. Dans la nuit, la lueur des bougies éclaire la foule de ces âmes joyeuses et recueillies. Paris 1997, c’est encore l’invitation renouvelée du “N’ayez pas peur !” que Jean Paul II avait adressé à la foule en 1978 et que sa canonisation a, depuis, consacré comme une devise constitutive de toute une génération. Ils sont nombreux, ceux qui se sont ensuite mariés dans la foulée des JMJ de Paris, fruit de ces journées et des groupes de prière qui ont été créés pour entretenir la flamme allumée cet été-là. Dans l’Église, les jeunes brûlent d’annoncer l’Évangile à cette France à qui ce même Pape avait lancé, dix-sept ans plus tôt, “France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?”.

Tags:
ÉgliseJMJPape Jean Paul IIParis
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