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"Si cela ne tenait qu'à moi, je réviserais la règle qui requiert le célibat pour les prêtres", a affirmé Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et secrétaire adjoint du dicastère du Saint-Siège pour la doctrine de la foi, dans un entretien accordé au journal Times of Malta le 7 janvier. "L’expérience m’a montré que c’est un sujet que nous devons aborder sérieusement." Selon le haut responsable du Vatican, "l’Église a perdu de grands prêtres, car ils ont choisi le mariage" et le célibat des prêtres contraint un certain nombre de prêtres à "composer avec une relation sentimentale secrète".
S’il reconnaît qu’ "il y a de la place pour le célibat dans l’Église", Mgr Charles Scicluna estime qu’il faut "prendre en considération le fait qu’il arrive parfois aux prêtres de tomber amoureux et d’être contraints de choisir entre ça et leur vocation." Considérant que l’Église catholique romaine "devrait s’inspirer des églises catholiques de rite oriental" dans lesquelles les prêtres ont la possibilité de se marier, il rappelle également que le célibat "était facultatif pendant le premier millénaire de l’existence de l’Église, et il devrait le devenir à nouveau". Et ce dernier de conclure : "C’est probablement la première fois que je le déclare publiquement, et cela paraîtra hérétique aux yeux de certains…"
Une question récurrente
Dans son message adressé aux séminaristes français réunis à Paris début décembre, le pape François avait notamment rappelé que le célibat était "au cœur" de l’identité du prêtre. "Le prêtre est célibataire – et il veut l’être – parce que Jésus l’était, tout simplement. L’exigence du célibat n’est pas d’abord théologique, mais mystique", écrit-il, avant de glisser en paraphrasant l’Évangile : "Comprenne qui pourra !" Les récents propos du Pape et cette nouvelle prise de position de Mgr Scicluna résonnent particulièrement alors que cette question revient régulièrement dans les débats au sein de l’Église catholique.
Dans son rapport de synthèse publié fin octobre, les membres du Synode pour la synodalité réunis à Rome pendant un mois avaient choisi de reporter cette question. La question de "l’obligation disciplinaire" du célibat des prêtres y était soulevée, surtout concernant les régions où "les contextes ecclésiaux et culturels la rendent plus difficile". Mais ce te thème "demande d’être ultérieurement repris", soulignait le rapport. Avec 55 votes contre, cette question avait été l’une des moins consensuelles parmi les participants au Synode. Le rapport soulignait "la valeur chargée de prophétie et le témoignage de conformation au Christ" apporté par le célibat sacerdotal. Il exprimait également la "gratitude" des participants au Synode à l’égard des diacres et des prêtres, "qui peuvent expérimenter solitude et isolement". Il était enfin demandé aux communautés chrétiennes de les soutenir par "la prière, l’amitié, la collaboration".
Mgr Scicluna a été ordonné prêtre en 1986 pour l’archidiocèse de Malte. Après un doctorat en droit canonique soutenu à l’Université Grégorienne sous la direction du futur cardinal Burke, il est ensuite entré au service de la Curie romaine en 1995. Il s’est notamment fait connaître par son enquête de 2005, effectuée à la demande du cardinal Ratzinger, sur les abus commis par le fondateur des Légionnaires du Christ, Marcial Maciel, et qui aboutira à sa mise à l’écart. Mgr Scicluna fut aussi l’artisan du renforcement des dispositifs de lutte contre les abus, notamment avec les normes universelles de 2010 étendant les délais de prescription et intégrant la pédopornographie parmi les délits sexuels.