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Le “Te Deum”, une tradition antique pour rendre grâce à Dieu

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Valdemar de Vaux - publié le 30/12/23
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Avant d’entamer une nouvelle année civile, la liturgie romaine célèbre le 31 décembre à la basilique Saint-Pierre un Te Deum. Une antique tradition pour rendre grâce à Dieu, en chantant solennellement "À toi, Dieu, notre louange !".

L’expression revient régulièrement, en particulier à la fin de l’année civile : on parle de "chanter un Te Deum". À la basilique Saint-Pierre, à Rome, le Pape dit ainsi par tradition tous les 31 décembre un Te Deum. À Jérusalem, chaque nouveau Consul général de France est accueilli à Saint-Anne pour une célébration similaire, et l’on prépare, pour sa réouverture, un Te Deum à Notre-Dame de Paris le 8 décembre 2024. Une habitude ancienne, régulièrement honorée : baptêmes princiers, cérémonies royales, victoires, Libération…les chrétiens français se tournent vers Dieu pour le remercier en ces grandes occasions.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Le Te Deum, en français "À toi, Dieu, notre louange !", est une longue "hymne de l’univers" au "Père éternel". Son origine est débattue, et le texte fut tour à tour attribué à Ambroise, saint évêque de Milan, Augustin, saint docteur d’Hippone ou Cyprien, grand martyr de Carthage. Ces paternités supposées montrent au moins que l’hymne est ancien. 

Le Te Deum : beau rappel du mystère chrétien

Très tôt, elle a même été intégrée à la Liturgie des heures. Hormis durant le Carême, elle est ainsi récitée ou chantée tous les dimanches et jours de solennité, à la fin de l’Office des lectures. Les vers récapitulent, en effet, tout le mystère chrétien. De l’Incarnation : "Christ, le Fils du Dieu vivant, le Seigneur de la gloire, du n’as pas craint de prendre chair dans le corps d’une vierge pour libérer l’humanité captive" ; à la Rédemption : "Par ta victoire sur la mort, tu as ouvert à tout croyant les portes du Royaume". "Chanter un Te Deum" est donc une célébration paraliturgique dont le cœur est le chant solennel de cette hymne en grégorien. Le 31 décembre, le Pape priera aussi avec la parole de Dieu et des remerciements concrets pour l’année passée. Comme avant chaque consécration, au milieu de l’eucharistie ("action de grâce" en grec), résonnera dans la nef de l’église pontificale : "Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers ; le ciel et la terre sont remplis de ta gloire !". Un regard vers l’action de Dieu dans le passé, une certitude de sa présence dans les temps à venir.

Nous vous louons, ô Dieu !
Nous vous bénissons, Seigneur.
Toute la terre vous adore,
ô Père éternel !

Tous les Anges, les Cieux
et toutes les Puissances.
Les Chérubins et les Séraphins
s’écrient sans cesse devant vous :

« Saint, Saint, Saint est le Seigneur,
le Dieu des armées.
Les cieux et la terre sont plein
de la majesté de votre gloire. »

L’illustre chœur des Apôtres,
La vénérable multitude des Prophètes,
L’éclatante armée des Martyrs célèbrent vos louanges.

L’Église sainte publie vos grandeurs
Dans toute l’étendue de l’univers,
Ô Père dont la majesté est infinie !
Elle adore également votre Fils unique et véritable ;
Et le Saint-Esprit consolateur.

Ô Christ ! Vous êtes le Roi de gloire.
Vous êtes le Fils éternel du Père.
Pour sauver les hommes et revêtir notre nature,
vous n’avez pas dédaigné le sein d’une Vierge.

Vous avez brisé l’aiguillon de la mort,
Vous avez ouvert aux fidèles le royaume des cieux.
Vous êtes assis à la droite de Dieu
Dans la gloire du Père.

Nous croyons que vous viendrez juger le monde.
Nous vous supplions donc de secourir vos serviteurs,
rachetés de votre Sang précieux.
Mettez-nous au nombre de vos Saints,
Pour jouir avec eux de la gloire éternelle.

Sauvez votre peuple, Seigneur,
Et versez vos bénédictions sur votre héritage.
Conduisez vos enfants
Et élevez-les jusque dans l’éternité bienheureuse.

Chaque jour nous vous bénissons ;
Nous louons votre nom à jamais,
Et nous le louerons dans les siècles des siècles.

Daignez, Seigneur, en ce jour,
Nous préserver du péché.
Ayez pitié de nous, Seigneur,
Ayez pitié de nous.

Que votre miséricorde, Seigneur, se répande sur nous,
Selon l’espérance que nous avons mise en vous.
C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré,
Je ne serai pas confondu à jamais.

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