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[VIDÉO] Le conte de Noël d’Aleteia / Épisode 1 : La mission

Anthony Cormy - publié le 03/12/23

Pour accompagner chacun pendant le temps de l'Avent, Aleteia a décidé de vous conter une histoire originale. Chaque dimanche, nous allons suivre les aventures de Yeda, un personnage étonnant qui va vivre un important voyage intérieur. À la suite de Yeda, entrons dans le temps de l'Avent.

Yeda se réveilla, on toquait à sa porte.

C’est curieux, se dit-il. En général, les missions lui étaient confiées au Palais et remises par lettre. Seules les missions de haute importance nécessitaient qu’un individu se déplace pour le solliciter. Mais là, en plein milieu de la nuit et directement chez lui, c’était une première.

Yeda se leva furtivement, se rendit jusqu’à la porte et ouvrit. Un membre de la garde se tenait face à lui. Un homme puissant qui ne semblait pas affecté par l’horaire matinal.

– Vous êtes convoqué sur le champ par Hérode.

Yeda encaissa la nouvelle. S’il s’évertuait à ne donner aucun signe extérieur de surprise, intérieurement, son cerveau s’activait à toute vitesse. Pourquoi Hérode voudrait-il le voir en personne ? Jamais le roi ne demandait une audience de cette façon. Si la convocation était si exceptionnelle, c’est que le sujet devait être particulièrement grave.

– J’arrive tout de suite, répondit Yeda.

Il retourna près de son lit, s’habilla en vitesse et récupéra ses affaires de voyage, toujours prêtes en cas de départ précipité. En partant, il fouilla sous son oreiller avant d’en sortir une dague qu’il fixa directement à sa ceinture. Une fois prêt, il referma la porte de sa petite demeure et suivit le soldat à travers les rues de Jérusalem.

L’aube ne se lèverai pas avant des heures et les seules personnes présentes dans les rues étaient les marchands, qui installaient leurs emplacements sur les différentes places de la ville. Jérusalem était encore silencieuse. Yeda leva les yeux au ciel. Pas une étoile à l’horizon. Uniquement un énorme nuage qui empêchait quiconque d’admirer les constellations.

Arrivé au Palais, le soldat emmena Yeda jusque dans les appartements d’Hérode. Rien n’allait dans cette convocation. Personne n’avait le droit de venir ici. Avant d’entrer dans les appartements du roi, 

le soldat se tourna vers Yeda :

– Hérode est de mauvaise humeur. Alors surtout, ne le froissez pas. Sinon ça me fera plus de travail pour ce soir et j’apprécierais ne pas avoir à m’occuper de vous. C’est clair ?

Yeda hocha la tête. Un garde qui le menaçait, c’était peut être le premier événement normal de la soirée. Le soldat poussa alors la porte et entraîna Yeda dans les appartements d’Hérode. Arrivé dans le salon, le soldat se mit au garde-à-vous, suivi par le nouveau venu.

Hérode était là, affalé dans un fauteuil, le coude contre le siège et le poing contre la tempe. Il lui fallut quelques secondes, pour s’apercevoir que deux individus attendaient à l’entrée du salon. Il regarda chacun d’entre eux, l’air grognon. À ses côtés, un conseiller était présent. Il s’approcha d’Hérode, lui chuchota quelques mots à l’oreille mais Hérode le stoppa d’un geste de la main. Puis il se tourna vers le soldat. Le soldat salua et s’en alla, non sans avoir lancé un regard appuyé au nouveau venu. Yeda était prévenu. Si les choses se passaient mal, il en subirait les conséquences. Hérode fit un geste à son conseiller et celui-ci s’empressa de servir chacun en vin. Le conseiller offrit une coupe de vin à Hérode, puis tendit l’autre vers le nouveau.

– Navré, mais je ne bois pas.

Le conseiller resta bloqué, les yeux écarquillés, alors qu’Hérode passait rapidement de la surprise à la colère.

Yeda ne s’en formalisa pas.

– Avec mon métier, je ne peux pas me le permettre.

Après une seconde de silence, Hérode grogna.

– Apporte-lui un verre d’eau.

Le conseiller se précipita vers les cuisines pendant que Hérode faisait signe à Yeda de s’asseoir. Bien qu’il aurait préféré rester debout, il avait utilisé sa seule et dernière occasion de dire non à Hérode. Il s’assit donc dans le fauteuil en face du roi. Celui-ci le regarda intensément.

-J’espère que votre réputation n’est pas usurpée. La mission que je vais vous confier est de la plus haute importance.

Yeda se détendit. C’était bien sur une nouvelle mission qu’il allait être envoyé. Mais qu’est-ce qui pouvait donc être assez important pour demander  à le réveiller en pleine nuit ?

Le conseiller apporta son verre d’eau à Yeda, qui l’analysa rapidement. Un verre classique et l’eau n’était pas teintée d’une couleur étrange. Pas d’odeur particulière non plus. Il avait beau être chez Hérode et en sécurité, ces automatismes faisaient partie de lui. Maintenant, il pouvait boire tranquillement.

– Vous avez entendu parler de ce qui s’est passé aujourd’hui, je présume ?

Yeda comprit à quoi Hérode faisait allusion. Toute la cour n’avait parlé que de ça durant la journée. Il remit les informations dans l’ordre de ce qu’il avait entendu. Trois étrangers avaient demandé à rencontrer un nouveau-né qui serait, d’après eux, le nouveau roi d’Israël. Ils avaient scandé ce message dans tout le quartier nord de Jérusalem, captivant l’attention des riverains, mais également celle des espions d’Hérode.

Ils avaient annoncé qu’une prophétie était sur le point de se réaliser. Avant que l’affaire ne s’ébruite, Hérode les avait reçus et on n’avait plus entendu parler d’eux. Mais grâce à son réseau personnel, Yeda, savait qu’Hérode leur avait demandé de chercher ce nouveau roi et de revenir lui donner son emplacement, pour qu’il puisse, lui aussi, l’accueillir comme il se doit. Et l’accueil serait certainement plus violent que ce qu’imaginaient les trois étrangers.

Yeda sorti de ses pensées et hocha à la tête. Hérode s’affala dans son fauteuil.

– Cette nouvelle est une bêtise, un non-événement. La venue de ces hommes est surprenante mais inoffensive. Nous avons annulé l’effet sur la population. Les habitants pensent maintenant que les trois étrangers étaient des acteurs faisant la promotion de leur spectacle joué en dehors de la ville. Du côté de ces trois perturbateurs, ils doivent revenir me voir s’ils trouvent leur fameux roi. Tout est sous contrôle. Et pourtant…

Yeda écoutait attentivement Hérode. Chaque information qu’il captait pouvait être vitale pour la mission. Et la dernière phrase, ainsi que le silence du roi, lui donnait une information capitale : le roi se sentait menacé.

– Et pourtant, je ne pense qu’à ça. J’y pense tellement que je n’arrive pas à trouver le sommeil. J’ai annulé bon nombre de tâches aujourd’hui, car je n’avais qu’une seule pensée en tête, qui tourne en boucle depuis la rencontre avec ces étrangers.

Le roi se tourna vers Yeda et le regarda droit dans les yeux.

– Et si c’était vrai ?

S’il n’en laissait rien transparaître, Yeda était agacé. Comment le roi pouvait-il se laisser distraire par ce genre d’histoires ? N’avait-il pas plus important à faire que de craindre un nouveau-né sorti de la prophétie d’étrangers ? Et le peuple d’Israël, asservi et dominé par les Romains ? N’était-ce pas bien plus important que ce potentiel nouveau-né ?

Le roi demanda une nouvelle coupe de vin et reprit :

– J’ai besoin de quelqu’un pour s’occuper de ce travail et tu sembles être la personne parfaite. Tu n’as pas d’attache, personne ne te retiens et tu es connu pour avoir une excellente maîtrise de ce qui se passe autour de toi. Et il vaut mieux, vu ta profession. Tu t’es déjà occupé des nouveaux-nés de certains de mes ennemis, alors t’occuper de cet enfant ne te posera pas de problème moral. Mais surtout, je saurai me montrer généreux.

Bien qu’il se forçait à ne laisser passer aucune émotion en toutes circonstances, Yeda sourit. Quand Hérode se montrait généreux, tout le monde savait ce que cela signifiait : une terre, une demeure, des esclaves, une femme… Et parfois même une place de choix à la cour. Mais surtout de l’or, beaucoup d’or.

– Je vois que nous nous comprenons. De l’argent t’attend à la sortie du palais pour ta mission. Les étrangers sont guidés par une étoile depuis le début de leur voyage. Les nuages empêchent de la suivre actuellement, mais ils savent vers quelle ville se diriger : Bethléem. Tu les suivras là-bas et tu t’occuperas du nourrisson.

– Bethléem ? Vous êtes sûr ?

Yeda se maudit intérieurement. Les mots étaient sortis avant qu’il ait pu les retenir. Hérode braquait sur lui un regard contrarié.

– Cela pose un problème ?

– Non, pas du tout. Tout sera fait comme vous le souhaitez.

Un silence emplit la salle. Hérode se détendit.

– Bien tu peux t’en aller.

Il se leva aussitôt et prit le chemin de la sortie.

– Une dernière chose…

Yeda se retourna. Hérode le regardait intensément depuis son fauteuil.

– Ces hommes, ces étrangers, sont des mages venus d’Orient. Nous ne connaissons rien d’eux, mais on raconte qu’ils auraient des pouvoirs spéciaux. Ne te laisse pas prendre à leur jeu et souviens-toi que le seul ici qui a le pouvoir de te détruire, c’est moi.

Yeda sorti des appartements d’Hérode et réfléchit à ce qu’il venait de vivre. Une mission très spéciale, avec une énorme récompense à la clé, l’attendait.

Il n’avait pas le droit à l’erreur.

Merci d’avoir écouté le conte de Noël d’Aleteia, épisode 1. C’est le début du voyage de notre héros de la même manière que c’est le début de ce temps de l’Avent. On a pu découvrir un personnage en écoutant cette histoire et voir dans quel état d’esprit il débute son aventure. Alors, posons-nous, nous aussi, la question : comment je démarre ce temps de l’Avent ? Dans quel état d’esprit je suis ? Qu’est-ce que j’embarque avec moi pour ce voyage intérieur qui m’amène à la naissance de Jésus ?

Soyons francs avec nous-mêmes et remettons tout ce qui nous empêche d’avancer à Dieu, pour que nous puissions nous retrouver émerveillés devant ce petit enfant à naître.

Si cet épisode vous a plu, n’hésitez pas à liker, à partager et à nous suivre sur nos réseaux. On se retrouve dimanche prochain pour le deuxième épisode du conte de Noël d’Aleteia.

Bonne entrée dans l’Avent à tous.

Tags:
AventNoëlSpiritualité
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