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Les miracles de Jésus : la guérison d’un épileptique

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Domaine public

La guérison d'un épileptique, dans le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry, XVe siècle.

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 09/11/23

Avec la guérison de l’épileptique, Jésus affirme une nouvelle fois qu’il est bien le médecin divin, Celui qui soigne corps et âme, confirmant ainsi sa dimension messianique annoncée par Jean le Baptiste…

Les trois Evangélistes, Matthieu, Marc et Luc, rapportent une curieuse guérison, celle d’une impressionnante maladie se manifestant par des crises données comme “dignes de la folie” selon les dires de ces derniers. Cette guérison par Jésus eut lieu le lendemain de la Transfiguration, alors que Jésus descendait de la montagne accompagné de ses disciples. Sur ce chemin, Il fut apostrophé en ces termes par un homme désespéré : “Maître, je t’en prie, regarde mon fils, car c’est mon unique enfant, et il arrive qu’un esprit s’empare de lui, pousse tout à coup des cris, le secoue de convulsions et le fait écumer ; il ne s’éloigne de lui qu’à grand-peine en le laissant tout brisé” (Lc 9, 38-39).

La description du mal ne fait aucun doute pour la médecine moderne, les convulsions et l’écume sur les lèvres du malade révèlent une crise d’épilepsie, une maladie qualifiée à l’époque de Jésus comme celle d’une emprise maléfique d’un esprit sur le patient. Les médecins antiques considéraient, en effet, ce mal comme une atteinte de la “substance sacrée” même, là où logeait l’âme. Curieusement le père de l’enfant précise qu’il avait auparavant prié les disciples de Jésus d’expulser cet esprit, ce qu’ils n’arrivaient cependant pas à faire… 

Une guérison du corps et de l’âme

Entendant les paroles du père, Jésus s’adressa alors durement à la foule – et peut-être également à ses disciples qui n’avaient pas eu la foi suffisante pour guérir l’épileptique : “Génération incroyante et dévoyée, combien de temps vais-je rester près de vous et vous supporter ? Fais avancer ici ton fils.” Nous savons combien Jésus n’a cessé d’inviter à la prière pour sortir de l’incrédulité et fortifier la foi, celle-là même qui peut déplacer des montagnes (Mc 11,23). Mais une fois de plus, Il doit, face à cette foi vacillante, faire la preuve que rien n’est impossible à Dieu, même guérir les maux les plus terribles.

Aussi Jésus se tourna-t-il immédiatement vers le jeune malade pour un combat avec l’esprit malfaisant, ce dernier cherchant alors à terrasser sa victime en redoublant ses maux par d’atroces convulsions. Mais Jésus menaça l’esprit impur qui quitta l’enfant, définitivement guéri et rendu à son père. C’est non seulement une guérison, mais également un exorcisme que le récit biblique nous décrit, signe une fois de plus que ces deux dimensions étaient étroitement liées à l’époque, au grand étonnement de la foule présente “devant la grandeur de Dieu” souligne la Bible

Une guérison rapportée par les arts

Cette impressionnante scène a marqué les esprits et les artistes s’en sont souvent saisis dans de nombreuses œuvres, telle celle des fameuses Très Riches Heures du duc de Berry au XVe siècle. Ce manuscrit bien connu conservé au musée de Chantilly constitue un livre de prières que le duc Jean Ier de Berry avait commandé initialement en 1411 aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg et qui fut complété par la suite par d’autres artistes non moins fameux tel Barthélémy d’Eyck ou encore Jean Colombe.

Véritable joyau de l’art gothique, ce manuscrit révèle de multiples influences artistiques des Flandres, de la France, d’Italie mais aussi de l’orient et de l’antique. Cette œuvre emblématique du Moyen Âge a ainsi saisi ce miracle de Jésus, celui de l’épileptique représenté avec un luxe de détail qui force l’admiration. La scène se déroule non point à l’extérieur mais sur le seuil d’une synagogue évoquée par un riche temple aux voûtes élancées. Le lapis-lazuli se dispute au rouge carmin en des couleurs chatoyantes mettant en valeur le foisonnement des détails de cette scène impressionnante. Les Juifs sont représentés comme des Ottomans alors que le jeune malade vêtu de haillons se contorsionne de douleur et de convulsions. Un esprit malin le survole, tourné vers le Christ qui lui intime de sortir du corps de l’enfant que son père soutient à peine tant il est désespéré… Cette évocation artistique a réussi en peu d’espace à représenter l’essentiel, Jésus est venu sur terre pour convertir les cœurs des femmes et des hommes et les sauver de tous leurs maux… 

Tags:
ÉvangilesJésusMiraclePeinture
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