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Il s'appelle Joseph et il est charpentier. Coïncidence ou clin d'œil providentiel ? Parti des ateliers Perrault au sein desquels il travaille à la reconstitution de la charpente de Notre-Dame de Paris, Joseph Canuel a entamé, non pas un voyage à dos d'âne, mais à vélo. "J'avais pensé à partir en charrette tirée par un cheval, mais ça ne me ressemblait pas", confie-t-il à Aleteia. Depuis les ateliers Perrault, dans le Maine-et-Loire, le charpentier de 39 ans emporte avec lui jusqu'à Paris, soit sur 400 kilomètres de parcours, un bout de la charpente : une jambette, pièce entièrement faite à la main, qui prendra sa place dans l'abside du chœur de Notre-Dame. Elle vient en appui au pied d'un chevron, explique Joseph Canuel.
Parti le 10 septembre après avoir été béni par le recteur de la cathédrale, Mgr Ribadeau Dumas, il est attendu à Paris le 29 septembre. Joseph Canuel n'a pas toujours été charpentier. Jusqu'à ses 30 ans, cet artisan passionné du bois et de cyclisme était éducateur sportif. Il décide d'entamer sa reconversion en 2014 grâce à CAP et une formation en équarrissage, avant d'intégrer le chantier de restauration de Notre-Dame en janvier 2023.
Sensibiliser aux savoir-faire traditionnels
Chaque jour, Joseph Canuel pédale entre 15 et 60 kilomètres sur les routes de France. Une aventure qu'il n'a pas eu peur d'entamer, lui qui avait déjà parcouru l'Europe en deux roues avec sa famille pendant six mois. "J'avais envie de partager l'histoire de cette charpente avec un maximum de personnes", déclare-t-il. "C'est avant tout un magnifique moyen de faire des rencontres et de parler de Notre-Dame, de sa restauration, et des techniques médiévales que l'on utilise pour rebâtir sa charpente", estime l'artisan. Sur son trajet, ce pèlerin peu ordinaire prend le temps de s'arrêter dans différents établissements scolaires. Auprès de classes de différents âges, muni d'un film sur le chantier, d'une maquette et même d'outils, il explique l'importance de ces savoir-faire précieux. "J'essaie de rendre les choses concrètes pour eux et de leur montrer ce qu'il y a de particulier dans cette technique de reconstruction. Tout cela est loin d'être du folklore."
Lors de son arrivée à Paris, vendredi 29 septembre, Joseph sera accueilli par Philippe Jost, successeur du général Jean-Louis Georgelin à la tête du chantier. Un moment symbolique pour Joseph. "C'est une vraie fierté parce qu'en convoyant ce morceau de charpente, je convoie aussi le travail de toutes les mains qui ont participé à cette aventure. Mon itinéraire à vélo a permis de donner à voir aux gens un aspect différent de ce monument qu'est Notre-Dame. Cette charpente, c'est avant tout de l'humain."