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L’évangile de Matthieu rapporte qu’à peine arrivé sur la rive du lac de Tibériade après avoir apaisé les flots, Jésus accompagné de ses disciples fut apostrophé violemment par deux possédés sortis des tombes… Ces derniers étaient connus pour être si agressifs que personne n’osait plus passer par cet endroit. Ces forces du mal avaient reconnu la nature divine de Jésus qui était encore cachée de la plupart, signe de leur origine surnaturelle (Mt 8, 29) :
Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ?
Alors que la foule – et même ses disciples – croyaient encore voir en Jésus un grand prophète, les démons reconnaissent le Fils de Dieu. Aussi redoutent-ils le pouvoir qu’Il incarne, ce pouvoir chargé de les combattre. Il faut rappeler que très souvent Jésus avait usé de paraboles pour décrire leurs actions maléfiques (Mc 3, 23-27 ; Mc 3,28 ; Lc 10,18), mais, ici, à Gadara, c’est à une confrontation directe à laquelle nous assistons…
Des démons métamorphosés en porc
Les Évangiles nous précisent que dans le paysage un grand troupeau de porcs cherchait près de là sa nourriture. Nous savons qu’à cette époque en orient – et toujours de nos jours dans les religions juives et musulmanes – le porc est jugé comme un animal impur dont la consommation et même le contact sont proscrits. Or, les démons apostrophant Jésus lui intiment justement de les envoyer dans le troupeau de porcs ; ce que fait Jésus mais en précipitant de suite après l’ensemble du troupeau du haut de la falaise dans les flots, entraînant ainsi leur mort. Stupeur et effroi saisirent alors les gardiens du troupeau qui s’empressèrent de rapporter ces événements incroyables dans toute la ville.
Entendant cela, les habitants effrayés sortirent à la rencontre de Jésus et le supplièrent de partir de leur pays, signe qu’échapper au mal n’est pas toujours facile à accepter. Notons que Marc, quant à lui, n’évoque qu’un seul possédé dans son récit mais ajoute plus de détails quant à la possession de ce dernier par les démons. De même, dans cet évangile et à la différence de celui de Matthieu, nous apprenons qu’après la mort des deux mille porcs, le possédé fut guéri et recouvra la raison, soulignant ainsi qu’après cet épisode, la voie jusqu’alors entravée par les démons de Gadara est désormais libre pour chercher la Bonne Parole initiée par Jésus…
James Tissot et les possédés de Gadara
Le peintre français James Tissot (1836−1902), après avoir connu un grand succès en tant que peintre mondain à Paris et à Londres dans le dernier tiers du XIXe siècle, eut une révélation en visitant dans la capitale parisienne l’église Saint-Sulpice. Abandonnant alors les sujets frivoles qui l’avaient rendu célèbre, il se consacra à la peinture religieuse notamment en illustrant le Nouveau Testament, se rendant même jusqu’en Terre sainte pour mieux en reproduire l’atmosphère dans ses œuvres.
Ce souci d’exactitude le conduisit ainsi à évoquer la scène des démons de Gadara - toile aujourd’hui conservée au Brooklyn Museum à New York, avec des costumes d’époque. Ainsi Jésus et ses disciples apparaissent-ils sobrement représentés, sans emphase, une sobriété qui contraste avec l’évocation des possédés littéralement hors d’eux-mêmes tant l’artiste les présente gesticulant dans de vifs mouvements inhabituels sur un tableau…