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L’éblouissant chemin de conversion de Paul Ferzli

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PAUL EL FORZLI

Avec l'autorisation de Paul El Forzli.

Paul El Forzli

Marie Lucas - publié le 08/09/23

Paul, jeune ingénieur de 27 ans, a été élevé loin de la foi catholique. Le regard profond et le verbe clair, il se dit pourtant aujourd'hui chrétien. Dans son livre "Je ne voulais pas y croire" (Mame), il raconte son incroyable chemin de conversion vécu durant le confinement.

“Je viens du Havre et j’ai grandi à la campagne, avec des parents médecins, un père libanais de tradition orthodoxe mais non croyant non pratiquant et une mère sans religion”, affirme Paul, comme pour s’assurer qu’il n’avait aucune chance de devenir chrétien. Aîné d’une fratrie de quatre, c’est un bon élève qui aime les maths, et logiquement il entre en Prépa et obtient un diplôme d’ingénieur, puis un master en maths, en finances, et un diplôme d’école de commerce. Mais ce disciple de Descartes est aussi passionné d’histoire, de français et de lettres.

Et Dieu dans tout ça ? “Ridicule”, a-t-il longtemps pensé. Durant son enfance, ses copains vont au caté, lui non et ne s’en plaint pas. Un jour, il tente une prière à Dieu – sans succès – et de ce jour met son Imagerie de la Bible, nécessaire à sa culture générale au placard. “Je ne croyais ni au sacré ni au surnaturel, et je me moquais de ceux qui y croyaient”, ajoute-t-il. Même si, avec un père libanais, il participe chaque année aux offices de Pâques et regarde les dessins animés Le Prince d’Egypte et Joseph, le Roi des Rêves, non, il ne croit pas en Dieu. D’ailleurs, à la fin de son adolescence, alors qu’il décroche brillamment son bac, il est sûr d’une chose : “la religion, c’est l’obscurantisme”.

Pendant ses études supérieures, Paul découvre la pensée de grands génies, qui eux croient en Dieu, tels que Pascal, Louis XIV, Chateaubriand, Heisenberg. Et cela l’ébranle. Il décide donc de faire de la religion chrétienne un sujet d’études, et en fait une amie sympathique dont il se dit l’héritier. “Le christianisme devenait mes racines : christianisme catholique côté normand, christianisme orthodoxe côté libanais”, écrit-il. Paul achète même une Bible à un euro sur internet, lit la Genèse et l’Exode, “des récits palpitants” mais baille à la lecture des pages suivantes et range le précieux livre. Dieu, lui, travaille son cœur en secret. 

L’électrochoc

A 22 ans, il part pour six mois en Asie dans le cadre de son école de commerce. Là, il rencontre deux jeunes filles – dont l’une “Demoiselle Pantalon-Éléphant” dont il est loin de se douter qu’elle deviendra plus tard sa marraine de baptême – qui l’invitent à prendre un verre après la messe. Le fait qu’elles assument leur foi est pour lui déterminant et surprenant : “Il existe donc des croyants parmi les gens éduqués” – entendez : parmi les gens intelligents. Cela l’intrigue. Un peu plus tard, celles-ci renouvellent leur invitation pour le chemin de croix et la messe du vendredi saint, férié à Singapour. Cette fois-ci, il accepte. “C’est mon premier électrochoc, celui qui m’a mis en mouvement sur le chemin de la foi”, témoigne-t-il. Il discute alors avec frénésie avec ses nouvelles amies, lit des livres qu’elles lui conseillent, leur pose des questions. Elles ont des réponses qui provoquent chez lui d’autres interrogations… Il pourrait mettre un terme à l’aventure, mais il en sait trop maintenant et pressent la beauté du mystère chrétien. Dorénavant, rien n’arrêtera l’ingénieur sur son chemin de Damas. 

Début de l’été 2019, de retour en France, durant un week-end dans une petite ville de province, Paul semble étrange à ses amis. Au lieu de se préparer à vivre, comme d’habitude, une soirée bien arrosée, il part faire le tour de la ville à la recherche de l’heure de l’Eucharistie dominicale. “J’ai réussi à me lever et à aller à la messe ce dimanche-là, et c’est un exercice que je n’ai jamais cessé de faire depuis”. Sur son chemin de conversion, la rencontre régulière avec le Christ ressuscité le façonne en secret… 

“Jésus m’est apparu comme quelqu’un à qui j’avais envie de ressembler.”

Paul profite ensuite du mois de juillet pour découvrir la foi catholique “avec sa tête”. Il suit sur la toile une formation catéchétique proposée par un prêtre à l’esprit clair et rigoureux. Séduit, il découvre la philosophie, la théologie de saint Thomas et les cinq preuves de l’existence de Dieu. Paul est cerné : oui, il est possible d’être intelligent et de croire en Dieu. Alors il décide de croire en Dieu. Seulement, le mathématicien cartésien ne veut pas pas seulement être raisonnable : c’est un passionné… et il tombe amoureux. “Un jour, je me suis installé dans un parc et ai commencé à lire les évangiles qui m’avaient été distribués devant le restaurant universitaire”, écrit-il. Et là c’est le coup de foudre. Il lit les quatre évangiles en une seule fois et, fasciné, relit les textes les jours suivants. Alors ses yeux s’ouvrent : “Jésus m’est apparu comme un maître à penser, et surtout comme quelqu’un à qui j’avais envie de ressembler”, se souvient-il. 

Rencontre avec Paul de Tarse, son saint patron

En août 2019, c’est la rencontre inoubliable avec son saint patron, Paul de Tarse. A la lecture de sa vie, Paul de Normandie est ébloui par ce géant de la foi :  “Alors qu’il est un leader, cet homme n’a pas peur de ses faiblesses, il y trouve même sa force, je l’ai trouvé inspirant”. Il décide alors qu’il va devenir un autre saint Paul – il en porte le prénom, c’est un bon début – et va toquer à la porte de son presbytère normand. Le bon prêtre qui le reçoit lui conseille de rejoindre une paroisse parisienne où les candidats au baptême sont sans doute plus nombreux. Le voilà donc en catéchuménat à la paroisse de La Trinité, à Paris, après un détour par la communauté chrétienne de son école de commerce. 

Ce chemin de préparation au sacrement du baptême va durer presque deux ans. “Au début de mon catéchuménat, la prière ne m’intéressait pas, ni l’incarnation de ma foi”, raconte-t-il. Pourtant, à l’occasion d’une veillée avec d’autres chrétiens, il fait ses premiers pas dans la prière : il en est profondément marqué, expérimentant la sensation d’un “premier baiser”. Plus tard, confiné dans un presbytère du sud de la France avec trois amis – Mlle Catho, Sainte Emilie et Le Marin -, il s’entend dire que Dieu se cherche “à genoux”.

“Il fallait que non seulement ma tête, mais aussi que toute ma personne se décide à suivre le Christ.”

Touché en plein cœur, il comprend qu’être chrétien engage tout son être : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit” (Mt 22, 37). Paul désire dorénavant incarner sa foi naissante et se comporter en chrétien. “Il fallait que non seulement ma tête, mais aussi que toute ma personne se décide à suivre le Christ”, sourit-il. Rempli de bonnes intentions, il cherche à bien faire mais à l’image de Paul de Tarse, son complice et frère d’âme, Paul de Normandie se découvre fragile. Devant la radicalité de l’appel chrétien, le découragement le guette, et il imagine différer d’un an son baptême. Refusé. C’est parce qu’il est pauvre qu’il demande à être baptisé, et non parce qu’il est un bon élève. 

Résurrection

Dimanche 4 avril 2021. En ce jour de Résurrection pour les chrétiens, Paul se lève de bon matin. Il descend la rue noire et vide qui le conduit à celle qui est devenue “son” église. “J’étais joyeux et grave à la fois”, se souvient le jeune homme. Un peu comme un condamné marchant vers son lieu d’exécution, Paul avance vers cette mort qui l’attend, celle du vieil homme pour une vie nouvelle en Christ. Le soleil se lève. Baptisé, confirmé et premier communiant, l’ingénieur-cartésien-sans foi vient de devenir, en tremblant, un enfant de Dieu, temple de l’Esprit Saint au cœur du monde. Fort de ce triple sacrement, il laisse éclater sa joie dans un temps de louange partagé avec les autres néophytes. Ses parents sont là, et tous ceux qui l’ont accompagné pendant son catéchuménat. La journée se termine avec une grande soirée, où chrétiens et non-chrétiens se retrouvent pour des échanges très riches. “J’ai envie d’être un pont entre ces deux mondes” – entendez entre la “cathosphère” et le monde sans foi des grandes écoles.  

Paul-el-Forzli
Paul el Forzli témoigne de sa conversion.

Paul marche aujourd’hui sur son chemin de foi exigeant, “occasion d’une maturation et d’une élévation”, note-t-il. Et à l’image de son saint patron, il veut témoigner à tous de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. “C’est la chance de notre siècle : accompagner des conversions, et revivre en quelque sorte les Actes des Apôtres !” Depuis quelques mois, le chrétien est d’ailleurs le parrain de Clément, un ami invité à son baptême. Le feu de l’amour continue à se propager, et la mission de Paul de Normandie – qui n’a jamais aussi bien porté son prénom – ne fait que commencer. 

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Conversion
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