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Aux îles Féroé, archipel situé dans l'Atlantique Nord entre l'Islande, l'Écosse et la Norvège, les catholiques se retrouvent sans prêtre, rapporte le média catholique The Pillar. Cette situation est due au départ de Mgr Peter Fleetwood, de l'archidiocèse de Liverpool en Angleterre, qui était au service des îles Féroé et de ses quelque 400 catholiques depuis 2020. Il a célébré sa dernière messe dominicale en l'église Sainte-Marie de Tórshavn, la capitale des îles Féroé, le 20 août.
"La principale raison pour laquelle j'ai décidé de demander à partir, c'est la loi danoise sur les travailleurs religieux étrangers", a indiqué l'évêque à The Pillar. Selon ce dernier, les exigences liées au contrôle de l'entrée et de sortie du territoire lui ont donné le sentiment que ses mouvements étaient étroitement surveillés "et, dans un certain sens, contrôlés". En effet, les îles Féroé sont soumises au système législatif du royaume du Danemark, qui prévoit un permis de séjour obligatoire pour tout membre du clergé, missionnaire ou membre d'une communauté religieuse (toutes confessions confondues) désirant effectuer sa mission sur le territoire danois. "À deux reprises, l’autorisation ne m'avait pas été accordée, et je suis resté dans l'incertitude jusqu’à littéralement cinq minutes avant la fermeture du commissariat de police, lorsqu’un e-mail est apparu mystérieusement m’accordant la permission de rentrer aux îles Féroé", relate Mgr Fleetwood.
Depuis la fusillade de Copenhague, en 2015, le Danemark tient une liste des noms des prédicateurs religieux étrangers interdits d'entrée sur le territoire national par souci d'ordre public. D'après Mgr Fleetwood, les autorités danoises ont à plusieurs reprises fait référence à cette liste : "Ils m’ont répété à maintes reprises que moi aussi je méritais d’être surveillé et contrôlé, au cas où quelque chose que je dirais inciterait à des sentiments ou à des actions contre les Danois".
Le départ d'une communauté de religieuses
Par ailleurs, Mgr Fleetwood évoque des difficultés financières à rester dans sa paroisse aux îles Féroé. "Je n'ai pas les moyens de rester", affirme-t-il notamment, évoquant une surimposition de ses revenus et un système fiscal discriminatoire en faveur de l'Église luthérienne exemptée de la taxe sur le chauffage et l'électricité. Enfin, Mgr Fleetwood a confié souffrir d'une forme d'isolement, décrivant sa mission comme "la plus solitaire que j’ai jamais eue" et fustigeant l'existence d'un "petit groupe de mécontents" au sein de la communauté catholique qui, selon lui, a répandu des rumeurs selon lesquelles il n'était pas suffisamment orthodoxe et appartenait même aux francs-maçons.
En prime, les îles Féroé voient partir la congrégation religieuses des Franciscaines Missionnaires de Marie. Elles quitteront la paroisse de Tórshavn l'année prochaine, en 2024. De son côté, Mgr Fleetwood estime qu'après son départ, il est peu probable que son remplacement ait lieu dans l'immédiat. "Les paroissiens sont complètement abasourdis", se désole-t-il. "Ils ont besoin de nos prières à tous, ainsi que des conseils et du courage du Saint-Esprit."